Histoire d’un échec

La négociation pour trouver un accord sur les circonscriptions dites à “risque FN” a échoué. Nous le regrettons profondément pour avoir été les initiateurs de cette tentative
 
En novembre dernier, le Parti de Gauche a en effet été le premier à proposer cette discussion. Le Parti socialiste l’avait alors refusée au prétexte qu’elle était conditionnée par un engagement à faire partie de la future majorité politique de François Hollande. Nous avons malgré tout ensuite sans cesse renouvelé cette proposition. Nous considérions en effet qu’aucune condition ne se justifiait dans un combat de ce type. Finalement, après que Jean-Luc Mélenchon lui-même a réitéré notre volonté le 24 avril, François Hollande donnait son accord.

Nous doutons aujourd’hui que la direction et les négociateurs du PS aient eu réellement la volonté de le concrétiser avec le Front de Gauche et plus particulièrement le PG. Malgré différentes propositions avancées par le Parti de Gauche, le Parti Socialiste trouvait toujours une bonne raison pour refuser. Et ce malgré une dernière tentative commune du FDG ce mardi qui intégrait la répartition de circonscriptions voulues par le PS. De son côté EELV a surtout essayé de compenser les dissidences socialistes contre leurs candidats par des retraits de candidats du Front de Gauche.
 
Nos efforts auront été vains. Manifestement le PS, avec l’appui d’Europe Ecologie-Les Verts, fait passer sa volonté d’être seul majoritaire à l’assemblée nationale avant toute autre considérant. Il se lance du coup dans des comptes d’apothicaire qui empêchent toute négociation sérieuse avec une force qui, faut-il le rappeler, est la 2ème de la gauche à l’issue des Présidentielles et a permis l’élection de François Hollande. La direction socialiste a tort : en juin prochain il faudra avant tout qu’il y ait plus de députés de gauche que de droite à l’assemblée ce qui suppose que tous les électeurs de gauche aient à coeur de se mobiliser au 2ème tour pour le candidat de gauche le mieux placé. Le bouclier anti-droites que nous proposions était une bonne solution pour cela. C’est une occasion ratée.
 
Malgré tout, le Parti de Gauche sait faire prévaloir l’intérêt général dès lors que le risque FN est trop fort. C’est pourquoi nous avons décidé de montrer que le rassemblement à gauche était possible en nous retirant unilatéralement de deux circonscriptions particulièrement critiques : la 1ère de l’Aube et la 7ème de Moselle. Nous faisons ce geste sans aucune contrepartie, comme notre appel à battre Nicolas Sarkozy entre les deux tours. Partout ailleurs, soit dans 103 circonscriptions, nos candidats et candidates partiront de façon autonome sous les couleurs du Front de Gauche.   

Eric Coquerel, Secrétaire national du Parti de Gauche en charge des relations unitaires