Quand l’Union des employeurs de l’économie sociale fait le jeu du Medef et de Hollande
L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES), organisation patronale qui prétend rassembler « 80% des employeurs fédérés de l’économie sociale et solidaire » adopte sur le Pacte de Responsabilité une position que le Medef ne peut désapprouver.
Dans un texte publié le 28 mars dernier, l’Udes « souhaite que soit mis en place dans les meilleurs délais un allègement général de charges passant notamment par la suppression progressive des cotisations familiales pesant sur le coût du travail ». et d’ajouter : « Par ailleurs, l’Union « demande que les montants octroyés en vertu du crédit d’impôt compétitivité emploi fassent l’objet d’une compensation aux associations qui n’en bénéficient pas, créant ainsi une distorsion de concurrence en leur défaveur ». Ainsi, une réforme de la taxe sur les salaires abaisserait le coût du travail ce qui permettrait aux entreprises associatives de créer 100 000 emplois en cinq ans. Le délégué général de l’UDES, Sébastien Darrigrand, laisse entendre que l’ex-ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon, soutient cette démarche auprès du ministre du Budget, Bernard Cazeneuve. « Cela semble plutôt bien parti pour aller plus loin », confie-t-il.
Ces propos sont scandaleux. Non seulement cette organisation patronale, soi-disant sociale et solidaire, emboîte le pas de la politique libérale du gouvernement en réclamant une diminution du salaire différé de ses salariés, notamment aux dépens des Caisses d’Allocations familiales, mais elle réclame, à l’instar du Medef, une baisse du « coût du travail », à propos des associations. Et elle se targue d’un soutien de Benoît Hamon !
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire préfigurent l’entreprise de demain, démocratique, non fondée sur le profit, et s’attachant à satisfaire des besoins sans les imposer artificiellement par la publicité. L’Udes, en réclamant des baisses de « charges » contraire aux intérêts des salariés, trahit les valeurs fondamentales de l’ESS.
Le Parti de Gauche et sa commission Économie sociale et solidaire de désolidarisent de cette scandaleuse prise de position de l’UDES.