PSA : l’Etat au service des actionnaires
Carlos Tavares, patron de PSA, vient de présenter un plan stratégique qui fait froid dans le dos. Les 800 millions d’euros investis par l’Etat dans l’entreprise pour prendre 14% du capital ne change donc absolument rien à sa stratégie uniquement financière.
Le plan a pour objectif de ramener la masse salariale de 15,1 % à 12,5 % du chiffre d’affaire d’ici 2016. Tavares l’assume quand il déclare que « la culture du profit va être un point sur lequel nous allons nous concentrer ». Ce profit ne sera pas pour les salariés : ceux-ci reçoivent 23 euros brut de participation pendant que Carlos Tavares devrait percevoir un salaire fixe de 1,3 million d’euros brut par an, auquel s’ajoutera une part variable pouvant atteindre un « montant maximum représentant 150% de sa rémunération fixe ». Une fois de plus, un patron continuera à s’enrichir indépendamment de la situation de l’entreprise et n’hésitera pas à licencier des travailleurs pour cela.
Dans ce but, Tavares compte notamment délocaliser une partie de la R&D française dans un centre d’études commun avec Dong Feng, nouvel actionnaire chinois qui détient également désormais 14% du capital du groupe automobile. Et après l’annonce de la fermeture de l’usine d’Aulnay et d’une ligne de production à Poissy (qui emploie 684 salariés et 880 intérimaires) rien n’est assuré pour l’emploi dans les autres sites.
Le gouvernement Valls est aux services des patrons voyous. Il est temps d’en finir avec cette politique qui utilise l’argent des Français pour les profits des grandes entreprises. Plutôt que de multiplier les cadeaux aux multinationales, l’Etat doit définanciariser l’économie, engager la transition écologique et libérer les entreprises de la dictature des actionnaires en donnant un droit de veto aux comités d’entreprise. Nous l’avons dit dans la rue le 12 avril. Nous le redirons dans les urnes le 25 mai.