Le Plan « Nouvelle France Industrielle » de Valls: Du marketing électoral

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Le 12 mai Manuel Valls et Arnaud Montebourg annonçaient leur plan « nouvelle France industrielle » à Faugères (Haute-Savoie). Pour donner corps à cette opération de marketing électoral, ils ont pris appui sur la bonne santé de l’entreprise locale de robotique Stâubli.

Je me suis rendu à mon tour sur les lieux. On ne peut en effet que se réjouir de l’essor de l’entreprise Stâubli. On notera peut-être cependant d’autres explications que le lapidaire « le robot est l’ami de l’emploi » lâché par le 1er ministre. Par exemple : Stâubli n’a pas d’actionnaires à rétribuer. Ou encore : les syndicalistes y sont très présents et vigilants sur les conditions de travail et les salaires. Bref tout le contraire d’une politique de l’offre et de flexibilité dont une fois de plus Valls a fait ici l’éloge.

Le duo Valls/Montebourg a en réalité fait le type de promesses dont ils sont coutumiers : aussitôt dites et aussitôt oubliées. Le 1er ministre a ainsi quantifié les effets de son plan pour les 10 ans à venir : plus 480 000 emplois, 45 milliards de valeur ajouté, 40 % d’augmentation des exportations. Il aurait pu annoncé le double ou la moitié cela aurait eu la même réalité : de l’enfumage. Cet arbre cache la forêt de la désindustrialisation de notre pays : la production industrielle en berne, le secteur énergie d’Alstom bradé, des entreprises bénéficiaires qui ferment ou sont affaiblies, victimes de délocalisation. A l’image de l’entreprise voisine de Stâubli, ST Dupont, fleuron depuis 1872 de la fabrication de stylos et briquets de luxe, dont les effectifs s’amenuisent en raison de la concurrence que ses propres actionnaires organisent avec des importations chinoises « made in France ».

Contrôler cette appellation était pourtant une autre promesse de Montebourg : du vent, comme ce plan « nouvelle France industrielle ».