Le gouvernement cloue le cercueil des salariés, intermittents et précaires offert par le MEDEF
Le gouvernement a annoncé jeudi 19 juin qu’il agréerait la nouvelleconvention d’assurance chômage pour une entrée en vigueur le 1erjuillet. Malgré les déclarations de la ministre de la culture,Aurélie Filipetti, malgré la radicale opposition de tous les salariésintermittents et précaires concernés par cette convention, malgré laconscience certaine que ce texte est injuste pour la plupart dessalariés quelque soit leur domaine d’activité, qu’il est la mort detous les petits du spectacle vivant et donc, une menace considérablepour l’ensemble de la culture, Manuel Valls persiste et signe. Le gouvernement clame le « dialogue social » mais ignore les propositionssérieuses de réforme du système sur lesquelles travaillent lesorganisations professionnelles concernées depuis 2003; il porte la voixdu MEDEF qui poursuit un seul objectif : précariser les conditionsd’emploi de tous, ce qui nécessite d’exclure les salariésintermittents, artistes et techniciens du spectacle et de l’audiovisuel,de la solidarité interprofessionnelle, en rendant intenable leurrégime d’assurance chômage.
Intenable, le système le deviendra vite puisque pour faire avaler lapilule, Manuel Valls annonce que l’Etat va payer pour compenser l’effetdes mesures jusqu’à une refonte totale. Bravo! Le MEDEF ordonne, legouvernement s’incline. La solidarité interprofessionnelle, grandeconquête du Conseil National de la Résistance, est remplacée parl’indemnisation par l’Etat et c’est le PS qui le fait! Les artistes ettechniciens du spectacle et de l’audiovisuel deviennent des assistésfinancés par les contribuables, ce ne sont plus des salariés ayant desdroits du fait de leur travail.
Manuel Valls annonce également que les budgets alloués au spectaclevivant seront strictement préservés en 2015 et 2016. Mais il omet dedire que ce même après-midi, le comité de suivi budgétaire votait 69millions d’euros en moins sur les budgets soit disant consacrés, de laculture! En devenant le premier président de la Vème République àcouper dans la culture, ce que même Sarkozy n’avait pas osé faire,François Hollande a donné le ton ; celui du mépris du pouvoir quantà une politique de progrès, à visée socialiste.
Le Parti de Gauche demande instamment au gouvernement de revenir sur sa décision d’agréer l’accord de l’UNEDIC. Le Parti de gauche réaffirme sa solidarité avec l’ensemble des professionnels du spectacle et de l’audiovisuel et bien sûr, avec tous les salariés qu’ils soient intermittents du spectacle ou travailleursprécaires. Le Parti de gauche sera présent dans les rassemblements et assemblées pour dénoncer l’attitude mortifère du pouvoir et son refusde la démocratie sociale.
Quelle humanité voulons-nous être ? titrait le projet pour l’art etla culture de Jean-Luc Mélenchon en 2012. La question du philosopheLucien Sève reste entière.