Coup de force antidémocratique de la majorité libérale-fasciste
Alors que l’Ukraine s’enfonce dans la guerre civile et qu’éclate la coalition gouvernementale libéralo-fasciste au pouvoir depuis le printemps, cette dernière a trouvé un terrain d’entente dans la volonté d’interdire le Parti communiste d’Ukraine (KPU), en commençant par son éviction du Parlement (la Rada) où il comptait dernièrement 23 députés sur 450.
Mardi 22 juillet, la Verkhovna Rada (parlement ukrainien), propose un amendement de ses propres règles de procédure afin de donner à son président le pouvoir de dissoudre un groupe parlementaire. Changer les règles quand cela vous arrange est une bien curieuse façon de procéder pour une institution démocratique censée poser les bases de la normalisation démocratique d’un pays en recherche de stabilité et de paix.
Mercredi 23 juillet au matin, Olexandr Turchinov, président de la Rada (et ancien président ukrainien par intérim) avoue l’objectif de cette manœuvre : « nous ne devrons composer avec cette faction communiste qu’un seul jour de plus ». Une discussion aux arguments pugnaces éclate par la suite dans la plus pure tradition de cette assemblée, qui conduit à une suspension de séance et au départ des députés du KPU et à leur exclusion du parlement.
Cette exclusion est l’aboutissement d’une chasse aux communistes et à d’autres forces de gauche, déclarées « ennemis de l’interieur » depuis plusieurs mois. Le leader du KPU, P.Simonenko, avait annoncé que « si il était aux affaires, il rappellerait immédiatement les troupes et arrêterait l’opération dite « antiterroriste » conduite dans l’est de l’Ukraine ». Ceci avait valu au KPU l’ouverture d’une « enquête sur ces activités ». L’interdiction pure et simple du parti est requise par le Parquet général, dont le jugement est attendu cet été.
La chasse aux communistes et à toute opposition démocratique avant des élections est un procédé éculé dans nombre de pays ayant connu le fascisme ou des dérives autoritaires.
Non seulement les communistes, mais tous les militants de gauche en Ukraine sont menacés. La démocratie et les droits humains y sont plus que jamais remis en question, et la pourtant très occidentale ONG « Human Rights Watch », qui est pourtant habituellement alignée sur les positions des Etats-Unis, dénonce avec vigueur les crimes de guerre de l’armée ukrainienne.
Le Parti de Gauche dénonce cette dérive autoritaire fascisante et cette manipulation des règles parlementaires au sein de la Rada ukrainienne à des fins purement politiciennes et idéologiques.
Bien qu’il n’entretienne pas de coopération politique avec le KPU, le Parti de Gauche dénonce également l’acharnement politique dont est victime celui-ci, ainsi que d’autres forces de gauche depuis plusieurs mois et reste solidaire de la lutte contre le fascisme en Ukraine
Initialement, le mouvement populaire sur le Maïdan avait pour objectif de construire des structures réellement démocratiques et stables en Ukraine. Au contraire de ce qui serait nécessaire pour mettre un terme à la guerre civile en cours, les forces libérales et d’extrême-droite au pouvoir en Ukraine entretiennent le chaos. Dans ses conditions, on peut s’étonner du soutien inconditionnel des pays de l’OTAN au pouvoir en place à Kiev.