En Pologne aussi, le droit des femmes est en danger !
Pour que l’avortement devienne un droit européen !
Campagne d’affichage anti-avortmenent en Pologne en 2010, comparant l’IVG aux massacres commis par les nazis dans le pays
En Pologne, le droit des femmes à disposer de leur corps, donc à pouvoir pratiquer une interruption volontaire de grossesse est menacé d’interdiction. La Pologne fait partie des pays de l’Union européenne dont la législation en matière d’avortement est des plus restrictives, avec l’Irlande où l’avortement a été dépénalisé mais uniquement en cas de « risque réel et substantiel » pour la femme, Chypre où l’avortement est autorisé seulement en cas de viol et d’inceste et l’Espagne, qui vient d’adopter une nouvelle législation.
En Pologne, l’IVG ne peut être pratiquée qu’en cas de viol, d’inceste, de malformation du fœtus ou de « mise en danger » de la femme. En réalité, les femmes n’ont quasiment pas accès à l’avortement, même dans les cas où celui-ci est légal, du fait d’un recours abusif des médecins à l’objection de conscience. On estime ainsi que 80 000 à 200 000 femmes sont contraintes de recourir à des avortements clandestins chaque année en Pologne (Center for Reproductive Rights, 2012). La reconnaissance du droit fondamental des femmes à décider quand elles souhaitentavoir des enfants est non seulement un enjeu de santé publique mais aussi un pilier de la démocratie, de la laïcité et de l’égalité entre les femmes et les hommes en Europe.
Pour rappel, lorsque la Pologne a succédé à la Hongrie à la présidence de l’Union Européenne en aout 2010, la chambre basse du Parlement polonais avait déjà examiné un projet de loi interdisant complètement l’avortement. Ce projet déposé par les mouvements anti-IVG, soutenus par les ultraconservateurs et une bonne partie de la droite libérale au pouvoir, a été rejeté à une courte majorité.
Les offensives pour l’interdiction de l’avortement sont constantes en Pologne. En mai dernier, une initiative à été lancée par Wanda Poltawska, médecin et chef de file des anti- choix, qui a recueilli les signatures de 3000 médecins. Ces derniers défendent la « supériorité de la loi de Dieu » pour justifier leur opposition à l’avortement au nom des principes de l’Eglise catholique. Et la Pologne, pays laïc en théorie, s’est vue condamnée trois fois par la Cour européenne des Droits de l’Homme pour « attaque aux droits des femmes » et pour « ses carences dans la mise en œuvre de sa législation sur l’avortement ».
Depuis plusieurs années en Europe, de nombreux pays prennent des mesures contre les droits des femmes.
Le Parti de Gauche dénonce l’offensive des lobbies religieux et conservateurs qui s’attaquent aux droits fondamentaux et en particulier aux droits des femmes dans toute l’Europe. Il réaffirme son soutien aux associations féministes polonaises qui se mobilisent pour que la loi soit appliquée et pour garantir aux femmes l’exercice de leurs droits.
Signez la pétition en ligne
Jennifer Léonie Bellay co responsable commission féministe, Bureau National du Parti de Gauche et François Ralle Andreoli, co responsable commission Europe et Bureau National