Le Parti de Gauche condamne les opérations israéliennes en Cisjordanie

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La disparition de trois jeunes Israéliens au soir du 12 juin aux alentours du bloc de colonies de Gush Etzion, proches de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, a été suivie d’un énorme déploiement de forces de l’appareil militaire israélien et d’une série de bouclages, couvre-feux, fouilles, destructions de maisons et opérations militaires, diurnes et nocturnes, entraînant la mort de cinq Palestiniens et l’arrestation d’au moins 350 personnes dont dix députés, parmi lesquels Aziz Dei, président du Conseil législatif palestinien et Wasfi Qabha, ancien ministre.

La prise en otage de dirigeants palestiniens et la punition collective de la population de Cisjordanie est totalement inacceptable. Le Parti de Gauche condamne cette attitude criminelle et irresponsable du gouvernement israélien, qui, de plus, met en danger la vie de ses colons disparus alors même que les autorités palestiniennes ont clairement fait savoir leur bonne volonté pour aider à résoudre cette déplorable affaire. Sachant que l’endroit où les Israéliens ont « disparu » est en zone C, c’est-à-dire une zone entièrement sous contrôle israélien, est-il acceptable qu’Israël accuse sans preuves le Hamas, Mahmoud Abbas et tout le gouvernement palestinien d’être responsable de cette disparition? En réalité Benjamin Netanyahou instrumentalise cette affaire pour renforcer la répression et tenter de faire éclater le nouveau gouvernement d’entente nationale.

Combien de fois faudra-t-il répéter que la construction de colonies dans les territoires palestiniens est illégale et condamnée par le droit international ? Or, chaque jour, la colonisation avance en Palestine, avec son lot de morts, de blessés, d’enfants palestiniens à jamais traumatisés.
Benjamin Netanyahou peut ainsi continuer impunément à barrer tout chemin crédible vers la paix et plonger tout un peuple dans le désespoir, sans s’attirer autre chose que des condamnations verbales. Il n’a aucun compte à rendre. Il peut renier l’engagement pris de libérer les prisonniers enfermés depuis plus de 30 ans, réprimer la grève de la faim de détenus administratifs maintenus indéfiniment en prison sans charge ni jugement, faire légaliser l’alimentation forcée des grévistes de la faim, ce qu’Amnesty international dénonce, à juste titre, comme torture et violation des droits humains. Il est d’ailleurs à noter que Naftali Benett, ministre de l’Économie et dirigeant du parti d’extrême-droite, le Foyer Juif, s’est déjà prononcé contre toute possibilité d’accord sur un éventuel échange entre les trois Israéliens et des prisonniers palestiniens.

Le Parti de Gauche constate que tout ce que la France a fait jusque là pour ménager les autorités israéliennes, en prétextant faciliter ainsi la « reprise du dialogue », n’a en rien permis d’avancer vers la libération du peuple palestinien. Au contraire, ces ménagements ont conforté Benjamin Netanyahou dans la certitude de bénéficier, quoi qu’il fasse, d’une totale impunité. En témoigne également la réaction de M. Fabius qui « condamne » l’enlèvement des Israéliens et les tirs de roquette et « déplore » la mort de Palestiniens.

C’est cette impunité qui empêche aujourd’hui tout espoir de paix et de justice pour les Palestiniens. Il est urgent d’y mettre un terme : ni la France, ni l’UE, ne peuvent continuer à éluder la nécessité des sanctions. Car il est de la responsabilité des États de faire respecter le droit et les Conventions internationales. Mais pour les forcer à agir, il est de la responsabilité de chacun de nous de renforcer, par exemple, la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions lancée par les Palestiniens, une campagne qui, en s’amplifiant, pourra – à la longue- contribuer à briser l’impunité d’Israël.