Le Changement c’est maintenant ! pour AREVA aussi !

Le Front de gauche a adressé ce jour une lettre ouverte à Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et  à Monsieur le Ministre Délégué au Développement, concernant les activités d’exploitation minière d’AREVA en Afrique suite à la condamnation pour faute inexcusable en raison du décès d’un ex salarié de cette société. 

Les conséquences des quarante années d’exploitation minière de la COGEMA puis d’AREVA au Niger sont désastreuses : spoliation des terres agro-pastorales autour des sites miniers, destruction de la faune et de la flore, contamination de l’air par des poussières et des gaz radioactifs, contamination radiologique des ressources en eau. Le silence règne concernant l’impact sanitaire de l’exploitation sur les populations et les travailleurs des mines.

Au Gabon,  AREVA doit être mise devant ses responsabilités et les investigations ne doivent plus être entravées concernant les conséquences sanitaires, sociales et environnementales de l’exploitation de l’ancien site de MOUNANA,  afin que  justice puisse être rendue à tous ceux qui luttent pour la reconnaissance et le dédommagement.

Nous exigeons donc un contrôle de la transparence des pratiques des grandes entreprises françaises en Afrique, en particulier au titre de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, mais nous exigeons aussi la publication des contrats des industries extractives et des industries d’exploitation des ressources naturelles de façon à permettre aux peuples concernés de connaître et donc de pouvoir maîtriser l’utilisation de leurs ressource.

Le slogan de campagne du nouveau Président de la République a été « le changement c’est maintenant » ; le nouveau gouvernement a déjà une occasion de le démontrer par le changement de comportement d’une grande entreprise publique.

 

ci-dessous une autre analyse, par Mathieu Agostini :

 

Le changement maintenant » de François Hollande s’arrête à la porte de la Françafrique. Hollande  la Françafrique à la solidarité avec les peuples exploités.

 

Le président français François Hollande et son homologue nigérien Mahamadou Issoufou ont exprimé le même souhait lors de leur rencontre lundi 11 juin 2012 : que les intérêts économiques mutuels des deux pays soient préservés et cela au détriment du progrès social et écologique.

Où est l’intérêt du Niger alors que le personnel nigérien du site d’Imouraren, la mine d’Areva en cours de création, a entamé une grève d’avertissement le 25 avril pour protester contre leurs conditions de travail, affirmant travailler 12 heures sur 24. Et que l’exploitation des mines provoque de considérable dégradation de l’environnement, avec un impact sur la santé des habitants ? >> Areva profite de son quasi monopole et de la faiblesse économique d’un des pays les plus pauvres du monde pour acheter le minerai à un prix dérisoire et n’offre au peuple nigérien, depuis 40 ans, aucune retombée concrète des richesses de leur sous-sol.
Pour le Parti de Gauche, ces accords économiques sont le contre-point des accords militaires Franco-Nigérien. Ce sont ce type d’accords qui justifient la présence de bases militaires françaises en Afrique et l’ingérence française dans les affaires de nations pourtant indépendantes. Ils cautionnent la politique impérialiste de la France.>> François. Hollande ne voit que la croissance, la croissance de la consommation, sans comprendre que notre supposée indépendance énergétique ne repose que sur une politique de prédation des ressources naturelles au détriment des peuples les plus vulnérables. Est-ce ce type de développement prédateur et impérialiste que Pascal Canfin, Ministre venu d’Europe Ecologie – Les Verts, veut promouvoir ?

En choisissant de supporter Areva sans réserve, en plaçant « la sécurisation des approvisionnements » au dessus de la collaboration entre les nations et de la solidarité avec nos camarades travailleurs Nigériens, François Hollande montre que rien ne change du coté de la Françafrique.

La soi-disant indépendance énergétique française, argument principal des partisans du nucléaire, est bâtie sur l’illusion d’une ressource en uranium de faible coût, c’est-à-dire qu’elle repose sur l’exploitation et la souffrance du peuple nigérien. Nous ne pouvons plus supporter cela !>> Le Parti de Gauche rappelle sa volonté de sortir du nucléaire au fur et à mesure de la fin de vie des centrales et d’investir dans une transition énergétique basée sur les économies d’énergie et les renouvelables et non sur l’exploitation sans réserve des Hommes et des ressources.