Convention d’Istanbul : on signe et après ?
Après que le Parlement ait voté la possibilité de ratifier la convention d’Istanbul en mai, la France vient de le faire ce vendredi 4 Juillet.
Cette convention porte sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Signée par plus de 10 pays, son application devient obligatoire dans 57 pays. C’est ainsi un nouvel outil international sur lequel les pays pourront s’appuyer.
Si cette ratification est une bonne nouvelle qui tend à démontrer la volonté du gouvernement français à lutter contre les violences faites aux femmes, nous restons tout de même circonspectes. Les conventions internationales, les plans nationaux, les « grandes causes » s’accumulent mais restent bien souvent à l’état de bonnes intentions.
Or, nous l’avons dit et nous le répéterons autant de fois que nécessaire, même les plus belles intentions ne suffisent pas : il faut des actes et des moyens !
Nous attendons donc que le gouvernement démontre sa détermination : en débloquant des moyens financiers à la hauteur des besoins en terme d’hébergement spécifique pour les femmes victimes de violences, en stoppant les fermetures de centre IVG et maternités, en mettant un terme aux politiques d’austérité qui touchent en premier lieu et plus durement les femmes…
Dans le cas contraire, aussi beaux soient-ils, les mots de la convention ne resteront que des mots et les violences contre les femmes resteront le fléau qu’il est aujourd’hui. Nous déplorerons l’année prochaine et les années suivantes comme ces dernières années, une centaine de femmes mortes sous les coups de leur conjoint, des centaines de milliers de femmes victimes du système prositutionnel, des drames sanitaires faute d’accès à l’IVG ou aux maternités.