Vive l’impôt sur le revenu !
Ce mardi 15 juillet, c’est le centenaire du vote de la loi instaurant l’impôt général sur le revenu. Personne dans le gouvernement n’aura à cœur de célébrer cette avancée. À force de contre-réformes et de cadeaux fiscaux faits aux actionnaires et aux plus riches, l’impôt sur le revenu n’est aujourd’hui plus qu’un panier percé qui a perdu en grande partie ses effets redistributifs. Les revenus du capital sont beaucoup moins taxés que ceux du travail, 85% des réductions d’impôts profitent aux 10% les plus riches et 60% des revenus du capital sont exonérés. Sa progressivité est passée de 14 tranches jusqu’en 1986 à seulement 5 tranches aujourd’hui. L’impôt sur le revenu est donc vidé de sa substance et continue pourtant à s’attirer les foudres du gouvernement, qui dans le même temps augmente la TVA, c’est-à-dire l’impôt le plus injuste qui touche en premier lieu les moins fortunés.
À l’inverse, il est urgent de sauver l’impôt sur le revenu en le révolutionnant. Il faut le faire sur la base de deux principes de la révolution française : « à revenu égal, impôt égal » et « la contribution doit être répartie entre tous les citoyens, en raison de leur faculté ».
Comme nous l’indiquons dans notre Manifeste pour une révolution fiscale (éditions Bruno Leprince, 2013), cela doit passer par la suppression des niches fiscales, par le renforcement de sa progressivité à 14 tranches avec une assiette élargie à partir de celle de la CSG, et par la mise en place d’un revenu maximum taxé à 100% et fixé à 20 fois le revenu médian. L’impôt sur le revenu devrait reconnaître de la même manière chaque citoyen. Il doit donc être individualisé, par la suppression du quotient conjugal et le remplacement du quotient familial par une allocation égale pour chaque enfant.
On le voit, il est possible et urgent de refonder l’impôt sur le revenu. La fiscalité est l’une des bases de la souveraineté populaire. Pas étonnant, dès lors, qu’il soit à ce point méprisé par un gouvernement qui préfère satisfaire les actionnaires plutôt que l’intérêt général du peuple français.