Un pas en avant, trois pas en arrière
L’Assemblée Nationale vient de voter la loi de transition énergétique en première lecture. Si elle fixe des objectifs généraux parfois corrects, ces efforts sont hélas réduits à néant par le fait d’esquiver trois questions fondamentales pour amorcer réellement la transition énergétique à hauteur des enjeux qui sont les nôtres : celle des moyens, l’arrêt du nucléaire et la maitrise publique de l’énergie.
Il n’est plus suffisant de fixer des objectifs. Il faut aujourd’hui des moyens et des outils pour le faire. Or après 6,5% de réduction de son budget l’année dernière, le Ministère de l’Ecologie souffre à nouveau de coupes de près de 6% pour 2015. Le projet de loi propose 10 milliards d’euros de financements sur 3 ans quand les services de l’Etat estiment qu’il en faudrait au minimum 10 milliards par an. L’austérité est incompatible avec une transition de l’ampleur nécessaire.
En maintenant la puissance nucléaire à son niveau actuel, sous l’emprise du lobby nucléaire, l’Assemblée prive les citoyens d’un débat public essentiel sur la sortie du nucléaire. C’est inacceptable.
Non seulement donc les moyens n’y sont pas, mais on retrouve dans ce projet de loi une bonne dose libérale. Très concrètement, parmi les mesures les plus efficaces, Mme Royal propose ainsi de brader nos barrages hydroélectriques et de privatiser 30% de la production d’électricité, celle produite à base de renouvelables. Voilà qui sonne comme un mauvais écho à l’attribution du prix Nobel à M Tirole, chantre de la financiarisation et du marché des droits à polluer.
Pour le PG, on ne change pas la donne avec de vieilles recettes et la solution ne peut se situer dans les mécanismes de marché, mais au contraire dans le temps long et la reconnaissance du bien commun qu’est l’énergie, placé sous maitrise publique et contrôle citoyen.