Le Parti de gauche soutient la lutte contre l’orpaillage en Guyane
Depuis les années 1990, une véritable ruée vers l’or s’opère au sein du territoire guyanais, dû à l’importante hausse du cours de ce métal. Avec ses 80 000km² de superficie, en recouvrant 90% du département et sa densité, la forêt amazonienne est le refuge privilégié des Garimpeiros puisqu’elle rend difficile tout contrôle.
Qu’il soit légal ou clandestin, l’orpaillage a des conséquences importantes sur l’environnement. Cette pratique encourage la déforestation et conduit à la contamination des fleuves. Les huiles et carburants des machines utilisées au sein de la forêt amazonienne polluent les milieux naturels. Des sites entiers sont détruits durablement par l’utilisation de pelle-mécanique ou encore l’extraction par barge, interdite en Guyane.
Cela n’a pas empêché le gouvernement d’autoriser l’exploitation de l’entreprise REXMA, bafouant le Schéma départemental d’organisation minière. Celle-ci a ainsi bénéficié de l’antériorité par rapport à ce schéma de sa demande du permis « Limonade », déposée en 2008, et a obtenu une autorisation pour cinq ans. Pourtant, la crique Limonade concernée par ce permis se situe à quelques kilomètres en amont du cœur du Parc National Amazonien de Guyane. Les boues générées par l’extraction de l’or affectent cette zone protégée. L’étude d’impact concerne une zone de 200 hectares de forêts primaires, qui recèle 16% des espèces remarquables régionales, 127 d’orchidées, 286 d’oiseaux, 52 de batraciens, ou encore 160 espèces de vertébrés protégés ou déterminants…sans oublier que c’est dans cette zone que la plupart des fleuves prennent leur source !
L’orpaillage est aussi responsable de nombreux problèmes de santé publique. Les populations amérindiennes (environ 8000 personnes au sein de la population guyanaise) sont les premières à en pâtir. En octobre 2011, l’étude menée et publiée par l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a mis en lumière le lien entre les intoxications alimentaires des Amérindiens et le mercure. Interdit en Guyane depuis 2006, le mercure est malgré tout utilisé par les orpailleurs clandestins pour amalgamer l’or. Il s’infiltre dans tous les milieux naturels et aquatique et touche l’alimentation des Amérindiens. Les conséquences sont dramatiques : malformations des fœtus, handicap des enfants et augmentation des fausses-couches.
L’exploitation aurifère illégale participe également à la structuration de véritables filières d’immigration sauvages, de réseaux de prostitution et de trafics… Le programme HARPIES, mis en place en 2008 par le ministère de la défense, et qui a pour but de démanteler ces réseaux a déjà coûté la mort à des militaires français. L’orpaillage génère donc violences et insécurité et a des retombées négatives importantes sur le tourisme, la filière forestière et la filière minière déclarée qui assiste impuissante au pillage de la ressource aurifère. Lors de son séjour en Guyane en décembre 2013, François Hollande a fait la démonstration d’absence totale de volonté de mettre fin à ces pratiques. Pire, le monarque de la 5ème République a refusé de rencontrer les citoyen-nes qui l’on interpellé sur le sujet. Un an plus tard, rien n’a été fait pour endiguer ce fléau.
Le Parti de Gauche soutient les luttes et les mobilisations contre l’orpaillage. Il rejoint le collectif « Hurleurs de Huyane » qui est mobilisé depuis plusieurs années sur le sujet. Il est urgent d’ouvrir enfin une véritable coopération avec les pays transfrontalier afin d’en finir avec l’orpaillage clandestin. Plus généralement, la population guyanaise doit cesser de payer le prix de cette exploitation, qui frappe les citoyens, détruit l’écosystème, massacre l’économie locale et génère tensions, violences et trafics.