David peut battre Goliath
C’est une belle victoire et un signe important pour les lanceurs d’alerte : ce 21 janvier, la cour d’appel de Paris a relaxé l’Observatoire du Nucléaire dans le procès qui l’opposait à Areva. C’est la victoire du petit contre le mastodonte, c’est aussi la victoire de la démocratie et de la liberté d’expression dans un secteur – le nucléaire – où ces principes sont bien souvent bafoués.
Areva avait porté plainte pour diffamation contre l’Observatoire du Nucléaire qui avait révélé une affaire de financement par l’entreprise d’une enveloppe de 26 millions d’euros au budget national nigérien, montant dont une partie aurait servi au financement d’un avion présidentiel. En première instance l’Observatoire du Nucléaire avait été condamné à verser 1000 € d’amende avec sursis, ainsi qu’à retirer ses propos et publier un rectificatif sur son site Internet.
Cette relaxe est un signe positif. L’Observatoire du Nucléaire pourra continuer son travail de veille et de lanceur d’alerte dans le domaine de l’industrie nucléaire. Néanmoins la lutte ne doit pas s’arrêter là. Toute la lumière doit être faite sur ces versements de l’entreprise Areva à l’état nigérien.
A l’heure où le « secret d’affaire » est honteusement inscrit dans la loi Macron, le Parti de Gauche réclame au contraire un statut protecteur pour les lanceurs d’alerte qui garantisse droit et protection pour ces acteurs essentiels de notre démocratie, de la liberté d’expression et d’information.