Aucune politique monétaire efficace n’est possible dans le cadre des traités européens
La Banque centrale européenne vient de dévoiler son nouveau plan, qui prévoit le rachat de 1 000 milliards d’euros de dette sur le marché secondaire jusqu’à fin 2016.
En rachetant ainsi une partie de la dette des États détenus par les banques, elle compte limiter la spirale déflationniste dans laquelle se trouve l’économie européenne. Elle essaye donc de trouver des solutions à un problème que les institutions européennes ont elles même créé.
On peut se réjouir des effets de court terme : chute de l’euro et baisse des taux d’intérêt. Mais sur le moyen terme, cette politique n’est pas tenable : les marchés financiers pourront continuer à se refinancer à un taux dérisoire auprès de la BCE et à prêter aux États à un taux nettement supérieur tout en ayant la garantie de pouvoir s’en débarrasser au cas où. Ce plan préserve la domination des marchés financiers et garantit les patrimoines privés. Les banques n’auront aucune obligation d’utiliser ces 1000 milliards d’euros pour des crédits relançant l’économie réelle.
Ce plan, déjà à la limite du respect des traités européens, prouve qu’aucune politique monétaire efficace et utile n’est possible dans le cadre des traités. Plutôt que de sécuriser les marchés financiers une fois de plus, la BCE devrait prêter directement aux États et en finir définitivement avec la privatisation du pouvoir monétaire, qui montre chaque jour ses dégâts.