Inculper un écrivain pour ce qu’il écrit, c’est saboter son droit à la parole
Erri de Luca estime légitime de « saboter » le projet de tunnel pour la liaison ferroviaire Lyon-Turin, dite TAV, seule solution pour mettre un terme à une entreprise coûteuse, inutile et dévastatrice dans le Val de Suse (Piémont).
Il l’a écrit dans un pamphlet, « La Parole contraire » et répété lors de plusieurs entrevues avec des journalistes. Il risque une peine de 5 ans de prison.
Ce projet pharaonique, évalué à environ 30 milliards d’euros pour la seule infrastructure ferroviaire, est une aberration sur le plan économique, compte tenu de l’évolution des flux de transport de marchandises, et sur le plan écologique, avec destruction de terres agricoles, millions de mètres cubes de déblais, et, plus grave encore, destruction irréversible de l’hydrologie du massif.
Les opposants du côté français et italien exigent l’utilisation de la voie ferroviaire existante, largement sous-utilisée (moins de 20% de sa capacité), pour les flux transfrontaliers entre la France et l’Italie.
Les travaux côté italien ont été imposés de façon brutale, sans concertation avec la population. Ils ont déclenché une mobilisation très importante.
Alors que la loi Macron veut introduire le « secret des affaires », il importe plus que jamais de soutenir les lanceurs d’alerte et toutes celles et ceux qui osent ne pas se taire.
Nous, élus et militants du Parti de Gauche, apportons tout notre soutien à l’écrivain engagé Erri de Luca, tout comme nous soutenons les opposants pacifiques en France, menacés pour avoir simplement déployé une banderole.
La liberté d’expression n’est pas à géométrie variable, qu’elle soit tissée de mots ou de banderole. La liberté d’expression est légitime quand les citoyens sont privés de parole.
Partout, nous la défendrons !