la fête est finie !
La répression s’est abattue de façon aléatoire sur plus de 600 jeunes Equato-guinéens dans les rues de la ville de Malabo, la capitale du pays, après les troubles du jeudi 5 février lors du match Guinée Equatoriale/Ghana. Les victimes sont torturées et enfermées et torturées dans les locaux du Commissariat central de la police, connus sous le nom sinistre de « Guantanamo » ; on veut les forcer à dénoncer la CORED principale force d’opposition radicale au régime comme étant à l’origine des troubles.
Dans son discours du 12 janvier dernier, à Bata, Obiang avait annoncé la gratuité des billets pour les jeunes, l’obligation des fonctionnaires à acheter six billets par match et à se rendre dans les stades et il avait invité les entreprises à payer les billets pour leur employés. Il a acheté lui-même 40.000 places et demandé aux membres du gouvernement de faire de même. C’est à ce prix qu’il est parvenu à remplir les stades et à contrer l’appel de la CORED au boycott. Il avait alors ajouté qu’il allait ouvrir des procès contre les opposants qui appelaient au boycott sur internet.
La distribution sans contrôle de ces billets d’entrées gratuits a provoqué des incidents aux portes des stades. A Bata, des jeunes qui étaient sans billet, indignés d’être contrôlés par des forces de l’ordre étrangères (policiers de l’Angola et du Zimbabwe) se sont affrontés à eux. A Malabo c’est aussi la principale raison des émeutes, la frustration étant aussi accentuée par le match.
Le régime veut utiliser ces incidents pour diaboliser l’opposition. Incapable de trouver une solution à la grave crise politique, économique et sociale que connait le pays, il joue la carte d’un panafricanisme de façade en multipliant les sommets de l’UA et les rencontres de Coupe d’Afrique des Nations, et en ayant recours à la violence pour se maintenir.
C’est le moment que choisit Annick Girardin, secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie, en visite en Guinée Equatoriale du 8 au 10 février, pour célébrer le sport et la francophonie en fermant les yeux sur la réalité d’un régime aux abois et ce dans le seul but d’obtenir le soutien de la Guinée Equatoriale lors de la future Conférence de Paris sur le réchauffement climatique.
Le Parti de gauche exige la libération immédiate et sans conditions des personnes détenues arbitrairement et dénonce la complaisance du gouvernement français à l’égard du régime Obiang.