L’austérité tue le secteur du BTP
La Fédération française du bâtiment a annoncé un recul de son activité de 1,5% en 2015 et craint la suppression de 30 000 emplois. Depuis 2008, le secteur est déprimé : le recul sur la période est de 20%, 28 700 emplois ont déjà été supprimés en 2014. 30% des faillites en France sont le fait d’entreprises du bâtiment. Quant à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), elle s’attend à une nouvelle baisse de 8% et 16 000 postes en moins. Si la construction de logements neufs et la réhabilitation (rénovation thermique notamment) ne semble pas concerné, ces chiffres s’avèrent très alarmants.
Alors que les collectivités territoriales réalisent 75% des investissements en travaux publics, le secteur du BTP souffre de l’austérité qui les frappe. Les réductions constantes des dotations aux collectivités, visant à réduire le déficit de l’Etat mettent en péril un secteur primordial pour l’économie nationale. Signe évocateur de la reprise économique d’un pays, la crise du BTP n’augure rien de bon pour les années à venir, en termes d’investissements et d’emplois.
La France a besoin d’un véritable plan de relance soutenu par l’Etat et les collectivités, injectant des milliards d’euros dans l’économie réelle. Cette planification écologique permettrait de réaliser les investissements nécessaires pour la construction et la rénovation de logements et de bâtiments à faible empreinte écologique, pour engager la transition écologique avec les énergies renouvelables, développer l’économie de la mer, mener un grand plan transport (ferroutage, transports en commun, soutien à la transition du modèle automobile), enrayer la fracture numérique de la France, sans compter la rénovation ou la construction d’infrastructures défectueuses ou manquantes.
Mais une telle stratégie suppose de mettre un terme à l’austérité engagée par le Gouverment et demandée par la Commission européenne, et de la remplacer par une politique de dépenses publiques centrées principalement sur la relance des investissements publics.
Pour les travailleurs, pour le secteur du BTP, pour la population, il y a urgence. Le Gouvernement doit réagir.