Non à l’intervention militaire de la coalition arabe au Yemen
Depuis le 26 mars, une coalition d’Etats arabes (Egypte, Maroc, monarchies du Golfe, Soudan), plus le Pakistan, emmenés par l’Arabie Saoudite et appuyée par les Etats-Unis, bombarde le Yémen et menace d’y envoyer des troupes au sol. Cette intervention a déjà provoqué une centaine de morts, et menace de plonger encore plus dans le chaos ce pays déjà fragilisé par des attentats djhadistes qui ont causé la mort de 150 civils.
Depuis plusieurs mois, une rébellion houthiste (minorité chiite du nord du pays), longtemps marginalisée, a pris par la force de nombreuses positions stratégiques, et chassé de la capitale Sanaa, le président Hadi et les autorités légales du pays, ce qu’elle justifie au nom de la lutte contre Al Qaïda. En effet, le président Hadi, en place depuis le soulèvement populaire de 2012 s’est révélé incapable de combattre les djihadistes.
Le conflit est en train de dégénérer dans une opposition Iran/Arabie Saoudite et ses alliés déguisée en une guerre sunnite/chiite, Etats-Unis, monarchies du Golfe, et djihadistes de l’Etat Islamique et d’Al Qaïda, partagent la même opposition au mouvement chiite Houthi, allié à l’ancien président Saleh et appuyé par l’Iran.
La seule sortie de crise possible pour le Yémen serait la conclusion d’un accord de paix entre les autorités légales et les houthistes, qui donnerait une juste représentation à ceux-ci, mais sans hégémonie de leur part, et d’un engagement de chaque partie à mettre toutes ses forces dans la lutte contre Al Qaïda et Daesh. Le Parti de Gauche condamne donc toute intervention militaire au Yémen qui ne peut qu’aggraver la déstabilisation en cours au Moyen Orient, et appelle à un cessez-le-feu immédiat afin de permettre l’engagement de négociations multilatérales entre yéménites.