Le sommet de l’Etat sans vision géostratégique
Lors du Conseil de Défense du 29 avril, François Hollande a consenti une rallonge budgétaire de 3,8 milliards d’euros pour le ministère de la défense et “pérennisé” les budgets défense pour 2016 et 2017, mais aussi l’opération Sentinelle.
C’est insuffisant compte tenu de l’inadéquation des moyens mis à disposition de l’armée française – manque criant d’effectifs et d’investissements cruciaux, matériels défectueux – au regard de ce qui lui est demandé. Par ailleurs l’opération Sentinelle est coûteuse et inefficace pour lutter contre le terrorisme : elle détourne des moyens et des effectifs qui seraient bien plus utiles ailleurs.
François Hollande aurait été bien plus avisé de suspendre certaines opérations extérieures déshonorantes pour la France, très dispendieuses des ressources de l’Etat et cause de dangers pour la Nation.
Cette correction du budget, qui contrairement aux effets d’annonce ne servira qu’à joindre les deux bouts d’un ministère de la défense quasiment en cessation de paiement, est faite moins de 18 mois après le vote de la Loi de Programmation Militaire 2014-2019. Elle illustre le fait que Hollande et son gouvernement naviguent à vue et qu’ils sont inféodés aux diktats de Bruxelles et de Berlin : un seul objectif, mener une politique d’austérité extrême dont le ministère de la défense fait le premier les frais au détriment de l’intérêt de la Nation et de ses citoyens.
Par ailleurs, cette augmentation du budget de la défense va se faire, non pas en réduisant l’inutile budget du remboursement de la dette et du paiement de ses intérêts auprès de financiers rapaces, mais au détriment d’autres ministères, du logement et de la sécurité nationale, ce qui est inacceptable car les besoins y sont immenses !
Le rôle d’un véritable chef de l’Etat est de définir une stratégie adaptée au statut de cinquième puissance mondiale qu’est la France, ensuite de trouver les moyens pour mener la politique qu’il a définie. François Hollande, lui, gouverne la France comme un comptable et poursuit l’œuvre de Nicolas Sarkozy en bradant les intérêts géostratégiques de la France à ses suzerains – étasuniens pour les armées et allemands pour l’économie.