Burundi : non au troisième mandat de P. Nkurunziza
Pierre Nkurunziza est au pouvoir depuis 2005 ; réélu en 2010 il se présente pour un troisième mandat consécutif après l’officialisation de sa candidature à l’élection présidentielle de juin prochain. Il a refusé d’entendre les appels à la raison de l’ambassadeur de l’UE et de la puissante église catholique du Burundi : il doit pourtant respecter l’article 96 de la Constitution de son pays qui prévoit un mandat de cinq ans renouvelable une fois, respectant ainsi l’accord de paix d’Arusha qui mit fin à la guerre civile (1993-2006) au Burundi.
Le peuple burundais manifeste dans la rue pour la démocratie et contre ce passage en force. Le pouvoir utilise la police et les milices Imbonerakure pour réprimer : une dizaine de personnes sont mortes lors des affrontements. Environ 30000 personnes se sont réfugiées dans les pays voisins, les principales radios sont empêchées d’émettre, des militants des droits de l’homme comme Pierre-Claver Mbonimpa et des militants de la société civile comme Vital Nshimirimana sont poursuivis.
Pire, le Président qui se prétend « élu de Dieu » mais qui ne peut assister plus de dix minutes à une réunion sans aller jouer seul au football ! cherche à manipuler l’appartenance ethnique en faisant croire que ce sont les jeunes à majorité tutsi qui sont dans la rue alors que ce n’est pas le cas. Le parti au pouvoir (CNDD-FDD) est prêt à prendre le risque d’une déstabilisation violente du pays si l’on en croit les informations concernant la distribution d’armes dans les provinces et cherche à terroriser les populations en provoquant des mises en scène barbares comme celle récente du viol et du meurtre de trois religieuses italiennes.
Pendant ce temps, le porte parole du Ministère des Affaires Etrangères français se contente « de prendre note de la désignation du Président Pierre Nkurunziza comme candidat à un troisième mandat » et à « déplorer les affrontements ».
Le Parti de gauche exprime quant à lui son extrême inquiétude quant au risque de chaos lié aux manipulations ethniques suscitées par le pouvoir en place au Burundi et exige du gouvernement français qu’il sorte de son indifférence face à cette situation en signifiant au Président Pierre Nkurunziza, comme l’a déjà fait l’UE, sa responsabilité politique quant au respect de la Constitution et des accords d’Arusha.