Pas de changement de cap dans la marche forcée à l’austérité

Le président de la République a confirmé sa volonté d’appliquer à la France un plan d’austérité sans précédent de 30 milliards d’euros (soit deux fois le plan Fillon de fin 2011) et la poursuite de la réduction des effectifs de la fonction publique, pourtant déjà saignée à blanc, hors éducation, justice et ministère de l’intérieur. 

Le cap de la saignée est donc maintenu. Mais l’expérience a démontré que les saignées étaient souvent mortelles. 

Pour ce qui est du redressement de la France, le discours de François Hollande a cette fois clairement pris un nouveau cap : celui qui consiste à favoriser le patronat au détriment des travailleurs. En filigrane de son intervention, on a pu entendre flexisécurité et augmentation de la CSG plus une fiscalité écologique sur laquelle il ne s’est pas étendu. 

Et s’il a eu des mots fort aimables pour les chefs d’entreprises, les salariés ont été les grands oubliés. Les travailleurs auront compris que l’état de grâce était terminé : lorsque les plans sociaux sont engagés, il est trop tard pour intervenir a dit le président. Les salariés de PSA, Sanofi et des autres entreprises en butte aux plans sociaux savent donc maintenant qu’ils ne peuvent compter que sur leur lutte. de même pour la loi contre les licenciements dans les entreprises distribuant des bénéfices. 

C’est à un agenda de l’enlisement social-libéral et non à celui du redressement industriel auquel nous  avons eu le droit.

Mais à quelques semaines de l’examen par le Parlement du traité européen de l’austérité, il est paradoxal que ce traité ait été le grand absent du discours.

Pourtant, en persévérant dans sa volonté de respecter les diktats libéraux de l’austérité, en psalmodiant son ode à la croissance sans interroger notre système économique, François Hollande maintient le cap de la récession. 

Aussi, l’urgence n’est pas au compromis patronat-travailleurs mais au rejet du traité européen pour permettre le passage à une  meilleure répartition des richesses et à la conversion écologique de notre économie.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche