Pourquoi les ministères de l’Intérieur et de la Justice ont-ils enterré l’enquête ?
Adoptant le raisonnement de l’avocat de Le Pen, contre toute attente, la Cour d’appel de Douai vient d’annuler la condamnation de Marine Le Pen prononcée par le tribunal correctionnel de Béthune pour « manœuvre électorale frauduleuse ». Mme Le Pen avait pourtant déclaré à la télévision « avoir fait » diffuser un faux tract contre moi et « l’assumer » politiquement.
Dans ce dossier la bande des trois, UMP, PS et FN a marché la main dans la main pour sauver le soldat Le Pen pourtant prise la main dans le sac. Depuis 2012, Mme Le Pen a bénéficié d’une complaisance constante du Parquet représentant les gardes des sceaux UMP puis PS dans cette affaire. D’abord notre plainte initiale n’avait eu aucune suite. Les services du ministère de l’Intérieur avaient même annoncé au parquet avoir perdu toute trace de l’enquête. Rien de moins ! Après quoi les gardes des sceaux sont restés inactifs et muets enjoignant au procureur le silence. L’accusation était pourtant d’une exceptionnelle gravité et le délit de Mme Le Pen a été durement sanctionné en première instance. Le parquet est resté muet tout au long de la procédure.
Je dénonce de tels dysfonctionnements de la police et de la justice qui laissent impunies des violations de règles fondamentales de la démocratie. Je dénonce le soutien reçu par Mme Le Pen de la part des sommets d’abord UMP puis PS du ministère de la justice. Je dénonce le silence assourdissant du PS sur cette affaire depuis le début. Je dénonce l’inertie de madame Taubira dans la répression des fraudes électorales puisqu’elle n’a donné aucune consigne générale sur le thème aux procureurs, et de plus ne s’est jamais intéressée aux dysfonctionnements locaux trouvant normal qu’une plainte et une enquête soient perdues !
Dans de telles conditions, dorénavant, chacun peut éditer de faux tracts sous le sigle de l’UMP du PS et du FN sans craindre d’ennui en utilisant le cas échéant pour se défendre la jurisprudence Le Pen Hénin-Beaumont .
Morale de l’histoire : trois ans de procédure judiciaire usant de toutes les manœuvres de retardement, une plainte et une enquête perdue puis un jugement d’appel qui efface toutes les traces…. La région est déjà sous l’emprise du FN avant même les régionales.