Pour ce gouvernement « le pauvre c’est mon ennemi »
En une semaine, l’Assurance maladie et Pôle emploi se sont lancés, avec la bénédiction de l’Etat, qui en assure la tutelle, dans la chasse aux pauvres.
Ainsi, Pôle emploi va mobiliser 200 postes pour contrôler les recherches d’emplois effectuées par les chômeurs. Dans le même temps, l’Assurance maladie a annoncé qu’elle allait désormais contrôler les revenus des bénéficiaires de la CMU-c, accréditant ainsi l’idée selon laquelle ces personnes seraient des fraudeurs en puissance.
En période d’augmentation continue du chômage, la priorité de ce gouvernement est donc de mettre en place des dispositifs permettant de radier les demandeurs d’emploi. De plus, alors que le taux de non recours à la CMU-C dépasse les 70%, il est particulièrement cynique de contrôler le revenu des 30% de personnes qui ont accompli les démarches pour bénéficier de ce dispositif. On voudrait les décourager que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
Si le gouvernement cherche à débusquer des fraudeurs, ce n’est pas chez les chômeurs et les bénéficiaires de la CMU-c qu’il les trouvera mais plutôt du côté de certains employeurs et particuliers fortunés.
La fraude sociale est en effet évaluée à 20 Mds € par an tandis que le montant de la fraude fiscale avoisine les 80 Mds € annuels. Mais ceci ne semble pas poser de problème : les effectifs de l’administration fiscale chargés de ce type de contrôle n’ont cessé de diminuer et il a été par ailleurs demandé, au nom de la compétitivité, de ne pas ennuyer les entreprises avec de tels contrôles.