Orientation ou assignation?
Dans les collèges et lycées où ils exercent, les conseillers d’orientation-psychologues aident les élèves à s’investir dans leurs apprentissages scolaires et à construire peu à peu un projet scolaire et professionnel. En établissement ou au CIO, en coopération avec les équipes éducatives, ils accueillent aussi les jeunes en situations de handicap, les étudiants, les apprentis, les jeunes arrivant de l’étranger, et les aident à se repérer dans les parcours de formation, à préciser leurs intérêts et leurs aspirations, à s’affirmer dans leurs choix avec plus d’autonomie.
Ce modèle unique en Europe est attaqué par l’actuel gouvernement aujourd’hui pire qu’hier ! En cette rentrée, 164 CIO sont menacés par le désengagement de l’État, des dizaines de fermetures ont déjà été opérées suite aux retraits des conseils généraux frappés par la baisse de leurs dotations. Alors que chaque établissement devrait accueillir un conseiller d’orientation-psychologues, chaque année des postes sont supprimés.
Dans le même temps, le gouvernement organise insidieusement le transfert de l’orientation au sein des SPRO (service public régional de l’orientation) placés sous la tutelle des régions. De cette façon il s’attaque au cadre national et républicain du service public au profit d’intérêts particuliers. Régionalisée l’orientation promeut en effet un modèle fondé sur la recherche d’une adéquation aux besoins économiques locaux.
Alors qu’elle devrait toujours répondre à l’intérêt des jeunes, scolarisés ou non, ainsi conçue l’orientation devient un instrument d’assignation scolaire et sociale contraire au projet d’émancipation de l’école de la République.