Le droit d’asile ne se négocie pas dans des quotas !

A l’émotion suscitée par la photo du corps sans vie du petit Aylan Kurd, Hollande et Merkel prétendent répondre en instaurant d’une part des quotas pour les réfugiés relevant du droit d’asile et en reconduisant à la frontière les migrants économiques d’autre part. L’horreur de la mort d’un enfant se serait donc manifestement pas la même selon que ses parents auraient fui leur pays pour des raisons économiques ou politiques…

Une politique de quotas est absurde et inhumaine. Quels seraient les critères permettant d’organiser le tri des migrants ? Comment seront-ils appliqués ? Verra-t-on circuler, à travers l’Europe, des trains sous surveillance policière, conduisant, contre leur volonté, les migrants de camps de réfugié en camps de réfugié et d’un pays à l’autre?

Il faut en finir avec les politiques et dispositifs de surveillance que sont Frontex et les directives Dublin 2 qui ne visent qu’à restreindre le droit d’asile. Que la France et ses partenaires européens travaillent sur les dispositifs d’accueil et d’accompagnement des migrants plutôt que chercher par tous les moyens comment renforcer la forteresse européenne. Rapelons qu’à l’automne 2014 l’UE a préféré abandonner le dispositif de sauvetage en mer Mare Nostrum pour celui de simple surveillance, Triton en divisant par 3 les budgets au passage…

Ce n’est pas en bloquant l’arrivée des réfugiés que l’UE répondra aux drames toujours plus nombreux de l’immigration. Il faudrait bien plutôt agir sur les causes, afin de permettre aux femmes et aux hommes de vivre dans leur pays d’origine sans mettre leur vie en danger. Il faut ici rappeler la responsabilité de l’Union européenne et des Etats Unis dans le chaos Irakien et Lybien, ainsi que le silence des Etats européens face au refus de l’Etat turque de soutenir les combattants kurdes de Kobané, région syrienne dans laquelle vivait la famille du petit Aylan.



L’Europe compte plus de 500 millions d’habitants, l’arrivée d’un million de réfugiés ne représente donc que 0.2% de la population globale de l’UE. L’accueil d’un million de réfugiés sur le sol européen ne poserait aucun problème si les pays européens appliquaient réellement le droit d’asile et les obligations humanitaires élémentaires, à commencer par la ville de Paris où plusieurs centaines de réfugiés dorment toujours dehors, par exemple aux abords de la gare d’Austerlitz.