Jean-Marc Ayrault indique une voie sans issue

Il a rejoué la ritournelle triste d’un  « coût du travail » trop élevé qui sert de base à toutes les  politiques libérales en Europe.

Il n’a promis aucune proposition concrète face aux plans de licenciements qui dévastent le pays. Il a par contre lâché un « je ne peux pas dire que les hauts-fourneaux ne vont pas fermer » qui a du inquiéter, à juste titre, les salariés d’Arcelor-Mital.

Sur le traité  Merkozy, visiblement mal à l’aise, il a inventé un concept : le traité n’a certes pas été modifié mais oui il a été renégocié ! Il a ainsi puisé dans la méthode coué pour jurer que « les lignes avaient bougé en Europe ». Il ne convaincra personne : seules les courbes ont bougé : celles du chômage et des licenciements vers le haut.  On aura cependant compris qu’il ne compte plus engager l’épreuve de force avec sa majorité. Contrairement à ses déclarations à l’Université du PS à la Rochelle, il assure laisser en place ses deux ministres d’Europe Écologie – les Verts malgré la position de leur parti contre le traité. Enfin il ne compte pas  engager la responsabilité de son gouvernement lors du vote sur le traité. Ce premier recul, salutaire mais contraint, est la reconnaissance que la mobilisation contre le traité monte dans le pays et à gauche. Il constitue un encouragement pour l’accentuer.

Le Premier ministre a ainsi confirmé, sans lyrisme aucun, la politique sociale libérale de son gouvernement. Si on n’en modifie pas le cours, elle va mener le pays et la gauche dans l’impasse. Il devient urgent de proposer l’alternative à gauche qui se dessine de plus en plus nettement contre le traité européen et l’austérité.