Trois aberrations pour le prix d’une !

Sable

Jusqu’ici, en Bretagne, on utilisait des algues comme engrais. Mais leur exploitation a détruit de nombreux habitats marins, et touche à sa fin. Alors, depuis 2010, la Compagnie armoricaine de navigation (la CAN) espère pouvoir les remplacer par les sables coquilliers de la dune sous-marine en Baie de Lannion. Objectif : aspirer chaque année, pendant 20 ans, 400000 m3 de sables coquilliers, afin de le convertir en fertilisants.

Déjà deux projets identiques ont été pensés précédemment, et les alertes se sont multipliées, venant d’associations et de citoyens inquiets.

Mener ce programme à son terme serait porter une atteinte irréversible à la faune et à la flore sous-marines ainsi qu’aux réserves halieutiques de la baie. Des pêcheurs, des ornithologues, des passionnés d’environnement, mais aussi des élus se sont groupés pour résister à cette nouvelle course au profit, aveugle aux conséquences définitives sur ce milieu naturel fragile et précieux. Savoir que la dune visée se situe à quelques milles de la réserve des Sept-Îles, et entre deux sites Natura 2000 n’arrête pas les promoteurs.

Hier, un décret du gouvernement, au mépris de toutes les oppositions, a autorisé l’extraction du sable. Il s’agit d’une triple aberration : environnementale, économique, et politique.

Nul doute qu’à trois mois des élections régionales les citoyens, les élus, les travailleurs de la mer, les associations sachent se souvenir de cette insulte qui vient de leur être jetée au visage.

Le Parti de Gauche s’associe à leur juste colère et assure de son soutien tous ceux qui se battent pour garder à cette région sa richesse naturelle et tout particulièrement le Peuple des dunes en Trégor, qui entend bien rester un grain de sable dans toute cette mécanique financière.