Les enseignants ne sont pas des sergents recruteurs

Suite à un communiqué du SNES-FSU, le rectorat de Clermont-Ferrand vient de retirer du site internet de l’académie une ressource « pédagogique » à destination des enseignants chargés d’appliquer le nouveau programme d’enseignement moral et civique (EMC). Il s’agissait d’un diaporama proposant une activité pour les élèves de troisième sur le thème « Les citoyens et la Défense nationale ».

Les enseignants y sont d’abord invités à organiser un travail de groupe avec les élèves selon la consigne suivante: « Expliquer à chaque groupe qu’il constitue un ennemi impitoyable de la France et qu’il doit mener une attaque contre cette dernière en 2015. Question : Comment allez-vous procéder ? »

La séquence propose ensuite de mener une étude de cas sur le nouveau véhicule blindé de l’armée française (VBCI), à partir d’un film promotionnel de GIAT Industries – Nexter, entreprise privatisée par la loi Macron. Une seconde étude de cas porte sur l’équipement « Félin » des fantassins qui « permet d’être plus précis, d’isoler plus facilement les cibles et semble bien adapté aux combats de rues ».

Le PG est solidaire des enseignants qui ont dénoncé ce document ainsi que des parents choqués par la manipulation du Famas proposée en guise d’activité périscolaire aux enfants d’une école de Moselle. Si le lien armée-Nation peut être pensé à l’école, l’école et l’armée sont deux institutions différentes qui doivent demeurer strictement séparées. Le Parti de Gauche dénonce la militarisation à laquelle contribuent un chef de l’Etat et un premier ministre, qui engagent la France dans des opérations militaires hasardeuses sans contrôle démocratique, qui endossent régulièrement le costume de VRP de l’industrie d’armement auprès des gouvernements les moins fréquentables. Il renouvelle sa confiance à l’égard des enseignants de terrain pour mener un enseignement véritablement fidèle aux valeurs fondamentales de la République, à commencer par la fraternité.