Des déclarations franco-chinoises qui lancent la campagne d’enfumage
Frannçois Hollande était en Chine pour essayer de sauver la COP21. En effet pour le moment, tous les engagements annoncés de réduction d’émissions de gaz à effet de serre impliquent une hausse de la température moyenne autour de 3°C voire plus au lieu de 2°C considérée comme limite maximum.
François Hollande doit donc multiplier les déclarations optimistes pour convaincre qu’il va bien être le sauveur de la COP21. Ses annonces en Chine sont un modèle du genre, aidées en cela par le gouvernement chinois qui tient à faire oublier sa responsabilité dans l’échec de Copenhague.
Contrairement aux déclarations louangeuses des médias, la déclaration des présidents des deux nations montre qu’il n’est toujours pas question pour les différents pays de s’engager réellement pour la réduction de l’utilisation des énergies fossiles seule façon de réduire les émissions de GES.
Ainsi l’accord doit être ambitieux mais les deux présidents reconnaissent qu’il ne respectera pas l’objectif des 2°C. Qu’est ce que cela serait s’il n’était pas ambitieux ! Ils se seraient entendus pour défendre un accord contraignant et révisable tous les 5 ans par des actions décidées au niveau national. La réalité est en fait bien différente. Le texte prévoit une étude sans qu’il soit indiqué si cela doit impliquer des obligations de révision ou pas. Aucune sanction internationale n’est prévue en cas de non respect des engagements pris mais «la pression politique sera extrêmement forte » ! On a vu son efficacité puisque nous en sommes à la 21ème COP et le réchauffement s’accélère d’année en année. Cette rencontre n’aura débouché sur aucun nouveau financement pour les pays vulnérables au changement climatique.
La Chine découvre la volupté des marchés carbone ce qui lui permet de moins s’engager sur la réduction de l’utilisation des énergies fossiles. Ses centrales au charbon sont ainsi sauvées le temps de basculer dans le nucléaire de masse grâce notamment à l’aide d’Areva aux abois avec le fiasco financier des EPR.
Certes, François Hollande et XI Jinping annoncent vouloir « orienter l’économie mondiale sur la voie d’une réduction des émissions de carbone durant ce siècle » Mais tout est dit car l’échéance ce n’est pas durant ce siècle mais dans les 10 années à venir.
Et lorsque est ajouté que cela doit être « à un rythme compatible avec une croissance économique forte » on a compris que rien ne doit entraver la sacro sainte croissance et que le seul objectif est de retarder l’échéance en espérant un miracle technologique pour ne pas avoir à faire de choix courageux pourtant incontournables pour sauver le seul écosystème où la vie humaine est possible.
Nous n’attendons plus rien de la COP21. Seul un puissant mouvement pour la justice climatique pourra obliger gouvernements et multinationales à laisser 80% des énergies fossiles dans le sol et à basculer immédiatement dans la transition écologique indispensable pour faire baisser les émissions de CO2.