Déclaration du Parti de Gauche
Le réchauffement climatique a atteint 0,85° C par rapport à la période préindustrielle. Nous en subissons déjà les conséquences. Si rien n’est fait dans les 10 ans à venir pour maintenir la température moyenne sous les 2° C de hausse, limite déjà trop élevée puisqu’il faudrait mieux en rester à 1,5° C, nous assisterons un emballement des dérèglements climatiques dont les conséquences seront désastreuses : montée des océans, perte de biodiversité, de récoltes agricoles, …. Les premières victimes en seront les pays et les populations les plus vulnérables.
Or pour le moment les engagements annoncés par les divers pays en terme de réduction des émissions de GES ne permettent pas de maintenir ce réchauffement en dessous des 2° C. De plus, la recherche d’un accord universel amène à abandonner l’objectif d’un accord contraignant. Enfin son entrée en vigueur est reportée à 2020 alors que pour éviter l’emballement tout se joue dans les 10 ans.
Plus globalement, les négociations évitent de cibler les principales causes de cette situation et, en laissant à chaque pays le choix des moyens, ouvrent la porte en grand aux fausse solutions typiques du capitalisme vert.
Le Parti de Gauche se prononce pour :
- un accord contraignant et différencié tenant compte de la dette des pays industrialisés en terme d’émissions accumulées et impliquant tous les pays sur des engagements de réduction d’émissions de GES ;
- une première échéance à 2020 pour des réductions d’émission de GES ;
- laisser 80% des énergies fossiles dans le sol ;
- en finir avec les aides et subventions aux énergies carbonées ;
- l’arrêt des investissements dans l’industrie du charbon même en cas de dispositif de captage et stockage ;
- le rejet des mécanismes de financiarisation comme le marché carbone qui a pour seul résultat de provoquer une bulle spéculative et de dédouaner les grands groupes industriels pollueurs de leurs responsabilités ;
- le rejet des mécanismes de RDD, RDD+ et compensation qui provoquent l’accélération de l’appropriation des terres et forêts de pays du sud par des multinationales et des pays gros émetteurs de GES, l’expulsion de communautés des peuples premiers, la destruction des forêts primaires et leur remplacement par des cultures pour fabriquer des agrocarburants au profit des pays du nord notamment (soja OGM, canne à sucre, palmier à huile …) ;
- le rejet des fausses solutions telles géoingéniérie, agrocarburants et nucléaire ;
- l’aide sous forme de dons ou de transferts de technologie et non de prêts qui augmenteraient une dette déjà insoutenable, aux pays les plus pauvres pour assumer la transition énergétique.
Le Parti de Gauche propose l’insertion dans les constitutions des divers pays d’une clause de règle verte obligeant tout projet d’investissement ou d’aménagement du territoire à démontrer sa non nocivité en terme de réchauffement climatique, de ponction des ressources non renouvelables et de productions de déchets.
Le productivisme n’a qu’un objectif, continuer à faire des profits, même si cela met en danger le seul écosystème permettant la vie humaine. Tout sera fait pour repousser les échéances et imposer un capitalisme vert dont le seul objet est de continuer à s’engraisser. Le Parti de Gauche s’inscrit résolument dans le projet de construction d’une société écosocialiste. L’heure n’est pas à supplier le système de faire des efforts mais à construire un mouvement pour la justice climatique qui regroupe peuples du sud et du nord afin de mener la bataille par rapport aux entreprises et les gouvernements pour les obliger à agir.
Le Parti de Gauche appelle à participer massivement à toutes les actions qui se dérouleront à Paris dans le cadre de la coalition climat 21, dont le sommet citoyen pour le climat les 5 et 6 décembre à Montreuil, la manifestation du 29 novembre et la journée d’actions du 12 décembre.