Erasmus : une nouvelle victime de l’austérité européenne
Vendredi 4 octobre, Alain Lamassoure, président de la commission parlementaire des budgets, a déclaré que le programme Erasmus, qui existe depuis 1987, pourrait bientôt se retrouver en cessation de paiement.
Alors que les caisses du fonds social européen sont déjà vides et que d’autres programmes européens seront eux aussi bientôt en cessation de paiement, la situation du programme Erasmus est symbolique. 90 millions d’euros manquent pour boucler le budget de ce programme qui vient de fêter ses 25 années d’existence et qui est l’un des programmes les plus populaires et les plus connus en Europe. Chaque année près de 3 millions d’étudiants, ainsi que des enseignants, bénéficient de ce programme qui permet de découvrir d’autres pays, d’autres horizons, ainsi que d’apprendre des langues étrangères in vivo. Depuis quelques années, un effort de démocratisation avait été mis en œuvre pour permettre à une majorité d’étudiants d’en bénéficier. Les difficultés actuelles de financement remettent en cause cette démocratisation : pour cette année, le versement du second semestre de bourse n’est pas assuré. De plus, ces problèmes financiers viennent remettre en cause le programme « Erasmus for All » (Erasmus pour tous) qui devait débuter en 2014.
Le programme Erasmus en cessation de paiement, cela veut dire une masse importante d’étudiant-e-s européen-ne-s privé-e-s de partir à l’étranger. Cela signifie que les plus démunis d’entre eux verront l’horizon d’une ouverture culturelle se refermer et devront rester étudier dans leur pays d’origine, si tant est qu’ils aient réellement accès aux études au niveau national.
Le Parti de Gauche réaffirme son opposition aux politiques d’austérité qui, en entraînant l’économie européenne toute entière dans le mur, détruisent les maigres acquis sociaux et de démocratisation culturelle. Parce que nous ne voulons pas que le programme Erasmus soit une nouvelle victime de l’orientation austéritaire de l’Union européenne, nous continuerons, comme le 30 septembre dernier ainsi qu’au Parlement, à combattre ces politiques.