La loi travail annonce la déchéance sociale des familles des salariés

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La loi travail voulue par François Hollande et présentée par Manuel Valls détruira purement et simplement la vie commune quotidienne d’innombrables familles. Son ignominie est bien montrée par cet article qui retire le droit au deux jours de pause en cas de décès familial. Le texte prévoit aussi la suppression des onze heures de délai entre deux journées de travail. Rentre chez soi prendre soin des siens, dormir puis revenir à son poste en moins de onze heures ! Que chacun fasse le compte de ce que cela implique comme genre d’existence. Faudra-t-il amener son sac de couchage au travail ? Le texte revient sur la journée de huit heures acquise depuis Clémenceau, et même sur celle de dix heures acquise depuis 1900 ! Les apprentis devront travailler sans limite horaire particulière. Et ainsi de suite. D’un article de la loi à l’autre c’est une odieuse surenchère d’abus contre la condition quotidienne des salariés et de leurs familles. Pas un emploi ne sera créé de cette façon. Mais les journées harassantes de 10 ou 12 ruineront la santé des salariés et abaisseront rapidement leur productivité. Les salariés, les sans-emplois et les personnes hors du circuit du travail salarié paieront tous très chers ce retour à la condition des salariés du 19 ème siècle.

Déjà les syndicats de salariés se disposent pour organiser une action nationale concertée. Formons le vœu qu’ils parviennent à s’accorder pour mobiliser le plus largement. Mais toute la société doit les appuyer. Car toute la société est concernée par ce nouveau cadeau au secteur le plus borné du CAC 40. Toute la société doit pouvoir s’y opposer. Il y a nécessité d’une action de tous, salariés ou non. Pour ma part je souhaite que soit organisée une marée citoyenne pour obtenir le retrait de la loi. C’est possible comme le montre la pétition citoyenne en cours. Les syndicats qui ont arraché au fil du temps les acquis sociaux dont nous bénéficions, les partis liés à l’histoire du monde des salariés, les groupements de citoyens, tous unis devraient pouvoir en prendre l’initiative. Ils en ont le pouvoir. J’appelle à se tenir prêt à répondre à leur appel !

Jean-Luc Mélenchon