La démocratie universitaire malade des réorganisations de l’ESR

La démocratie universitaire conquise de haute lutte pour contrer les dérives autoritaires associées au mandarinat est un garde-fou dont certains aimeraient bien se passer. Preuve en est le climat de chantage et de pression dans lequel se sont déroulées les élections de renouvellement des conseils de Paris VI (Pierre-et-Marie-Curie) et Paris IV (Paris-Sorbonne) le 16 février dernier.

Ces deux universités, engagées depuis l’automne par leurs directions seules et sans concertation des personnels dans un processus de fusion très contesté, rêvent de muer en super-université qui écraserait le paysage de l’enseignement supérieur parisien. Les maigres informations révélées aux personnels et étudiant-e-s augurent d’un fonctionnement autoritaire, de suppressions de postes chez les personnels administratifs et techniques et d’un possible basculement vers le statut de grand établissement, ce qui induit davantage de sélection pour les étudiant-e-s et une libéralisation des frais d’inscription. En droite ligne donc avec la logique de gigantisme et de mise en concurrence des établissements promue par les gouvernements successifs depuis 2007.

Alors que les élections universitaires devraient permettre de débattre sereinement des ces décisions importantes, le débat a été verrouillé par un chantage absurde à la réduction de crédits en cas d’échec de la fusion. Pire: à Paris 6, le président du CNRS, Alain Fuchs, a cru bon d’engager son institution unilatéralement en soutien à la liste sortante pro-fusion, faisant preuve d’une ingérence inédite et scandaleuse dans la démocratie universitaire.

Face à de telles pratiques, les listes anti-fusion envisagent aujourd’hui de faire annuler le vote. Le Parti de Gauche leur apporte son soutien total.

Le Parti de Gauche s’engage en faveur d’une suspension immédiate des processus de fusion à marche forcée à Paris et ailleurs, et il demande que tout regroupement soit fondé sur la coopération et soumis à référendum auprès des personnels et étudiant-e-s. Plus généralement, le Parti de Gauche appelle à sortir des logiques d’excellence et de concurrence qui servent de paravent à l’austérité et à la soumission du savoir aux intérêts du marché. Le salut ne peut venir que d’un service public de l’ESR fort, solidaire et ouvert à tou-te-s.