Le gouvernement s’apprêterait à autoriser, par décret, l’armement de vigiles de sécurité « renforcée » qui seraient affectés à des sites sensibles. Quel que soit le cadre et les exigences posées pour remettre des armes létales à des milliers de personnes, on ne peut y voir qu’un danger évident.
Jusqu’à présent, les seuls salariés privés à avoir ce droit sont les convoyeurs de fonds. Le Conseil national des activités privées de sécurité, présidé par Alain Bauer, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et proche de Manuel Valls, milite depuis sa création le 1er janvier 2012 pour cet armement des vigiles privés. L’extension du marché de la sécurité, parfaitement décrit par notre camarade François Delapierre dans son livre «Délinquance : les coupables sont à l’intérieur » (éditions Bruno Leprince, 2013), franchirait dans notre pays une nouvelle poussée juteuse économiquement pour quelques-uns et marquerait un nouveau recul de l’Etat dans ses prérogatives régaliennes.
Cette dissémination des armes, après l’armement des polices municipales, serait en effet une nouvelle exception de taille dans le « monopole de la violence légitime » (Max Weber) qu’est censé détenir l’Etat. Alors que la question du contrôle reste posée concernant la police nationale dont les fonctionnaires viennent d’obtenir le droit de conserver leur arme hors service, confier une arme létale à des milliers de salariés privés est purement et simplement irresponsable.
Le Parti de Gauche exige que soit respecté le principe républicain de sûreté, faisant reposer sur le seul Etat la responsabilité de la sécurité publique et confiant à l’autorité judiciaire le soin de sanctionner les éventuels abus dans l’usage de cette force.