Encore une bataille gagnée
Gaz de schiste. Mobilisation citoyenne vs extractivisme : 2-0
Il est des luttes locales dont la portée en dépasse le cadre et les enjeux. Et celle que mènent les nombreux collectifs citoyens contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste est de celles-ci, car ce n’est pas seulement de trous dans la terre et de la quantité de gaz qui en jaillira dont il est question. Certains ne manqueront d’ailleurs pas de souligner qu’il s’agit là d’un enjeu national et qu’il est indispensable d’aller chercher cette ressource pour faire face à la crise et rééquilibrer notre balance commerciale : nous gardons un œil sur vous messieurs Ayrault, Montebourg et Gallois…
Mais nous sommes au moins d’accord sur un point : oui, il s’agit bien d’un enjeu dont le cadre dépasse le caractère local des luttes. Nous le répétons d’ailleurs depuis le début au Parti de Gauche : ni ici, ni ailleurs ! Et on ne lâchera rien. Car ce n’est pas en continuant à fuir sur le chemin miné de l’extractivisme que nous engagerons le pays dans la voie de la transition écologique dont François Hollande s’est fait le chantre lors de la conférence environnementale. Espérons que le grand débat national sur l’énergie, qui doit s’ouvrir dans les jours à venir, sera l’occasion de donner enfin la parole au peuple sur un sujet qui échappe à tout contrôle démocratique depuis de trop nombreuses années.
En juillet 2011 déjà, la mobilisation citoyenne exceptionnelle avait une première fois fait reculer gouvernement et industriels avides de profits en amenant la majorité de l’époque à adopter une loi qui, bien qu’insatisfaisante, interdisait l’emploi de la technique de la « fracturation hydraulique », seule connue à ce jour pour extraire le gaz de schiste. 1-0.
Les permis de recherche accordés n’ont pas pour autant tous été abrogés : la « fracturation hydraulique » ne bénéficiant d’aucune définition officielle, il n’a pas été difficile pour leurs détenteurs de contourner cette loi bancale en déclarant ne pas faire appel à cette technique. C’est le cas de la société Mouvoil, dont nous nous réjouissons de l’annonce du 30 octobre de reporter ses travaux sismiques imminents sur le permis « Bassin d’Alès » (07-30). Les fortes mobilisation et pression populaires portent leurs fruits quand le bon sens est du côté du peuple. 2-0.
Bien que cette victoire soit fragile et provisoire, nous la savourons à sa juste valeur en ces temps moroses où s’abattent des averses de gaz et de matraques sur nos amis et camarades en lutte contre la construction de l’absurde et inutile aéroport de Notre Dame des Landes (44) : c’est à eux que vont nos pensées, en espérant leur donner un peu de baume au cœur.
No gazaran !