A nous d’agir maintenant !

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La conférence sur le climat qui vient de s’achever à Doha démontre une fois de plus l’aptitude des nations les plus pollueuses à forcer le consensus mou et leur refus de solidarité avec les pays en développement. Si le gros des négociations reste à venir en 2015, il est inquiétant de voir une fois de plus balbutier les processus multilatéraux. Le Parti de Gauche affirme que des enseignements doivent en être tirés d’urgence quant à l’action des États et de la société civile.

Le CNRS tire la sonnette d’alarme : le taux actuel de disparition des espèces est le plus élevé jamais enregistré. Un récent rapport de l’’Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam réévalue l’augmentation moyenne des températures mondiales à 4 °C (contre 2 °C initialement) avec une élévation du niveau des mers 60 % plus rapide que ne l’avait projeté en 2007 le GIEC. Et malgré ces signes très inquiétants, les principaux pays industrialisés ont encore refusé de prendre leurs responsabilités à Doha : il n’y aura cette fois encore pas de large accord contraignant. 

Les PMA (« pays les moins avancés »), qui sont pourtant les premières victimes du dérèglement climatique, ont dénoncé des pressions pour boucler les négociations dans les temps. Le représentant de l’AOSIS (Alliance des petits états insulaires), des Philippines, a rappelé à cette occasion que le réchauffement climatique avait des répercussions immédiates chiffrées en nombres de victimes. Las, il faudra attendre 2015 pour qu’un véritable fonds de soutien soit acté, « quand les circonstances financières le permettront », au plus grand mépris du principe de responsabilité commune, mais différenciée.

L’engagement finalement arraché in extremis, qui signe l’acte II des accords de Kyoto, engage l’Union européenne, l’Australie et une dizaine d’autres pays industrialisés à « réexaminer » leurs objectifs de réduction d’émissions. Mais ces pays ne représentent que 15 % des émissions mondiales de GES ! Il faudra encore attendre 2015 pour que les deux États les plus pollueurs du monde, États-Unis et Chine, mais aussi la Russie qui a refusé de prendre part à cet accord, s’engagent peut-être enfin ! De plus rien n’est prévu dans cet accord en ce qui concerne les 13 milliards de quotas accordés en tonnes équivalents CO2, effet d’aubaine hérité de Kyoto 1 que les pays développés veulent pouvoir continuer à utiliser avec Kyoto 2. Ni plus ni moins que de véritables droits à polluer qui alimentent la bulle spéculative du carbone. 

Il est urgent – mais de plus en plus illusoire hélas – que l’oligarchie internationale prenne enfin conscience de l’enjeu de la crise écologique. L’’ humanité ne peut se contenter de demi-mesures et de déclarations de bonnes intentions. Nous n’avons qu’un écosystème ! Refuser d’agir et d’engager la bifurcation écosocialiste est un véritable suicide civilisationnel dans lequel nous entrainent les « élites » aveuglées par les intérêts économiques nationaux et leur vision à court terme. 

Il est donc temps que des actions énergiques soient prises aux niveaux nationaux, avec le soutien de la société civile, associations, ONG et citoyen-ne-s qui ont eux très bien compris les enjeux écologiques. C’est ce que propose le Parti de Gauche avec le Front de Gauche dans le cadre de la planification écologique, avec l’inscription de la règle verte dans la Constitution, seule à même de réduire la dette climatique et l’empreinte écologique de nos politiques.