Non Monsieur Mestralet, le compte n’y est pas !
Le prix du gaz va augmenter de 2,4 % au 1er janvier 2013, suite à un recours de GDF-Suez auprès du Conseil d’Etat. Pour l’année 2012, la hausse totale atteint près de 10 %, et 80 % depuis 2005. Ces hausses doivent-elles être admises comme une fatalité ? Devons-nous nous contenter de l’extension des « tarifications sociales » à 400 000 foyers supplémentaires, annoncée comme un cadeau par le gouvernement, alors que plus de 9 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique ?
Apprenant cette hausse, le PDG de GDF-Suez, Gérard Mestrallet, a déclaré que « le compte y est presque« . Non Monsieur, pour la gauche digne de ce nom, le compte n’y est pas ! Le Parti de Gauche demande que les pouvoirs publics se montrent à la hauteur des enjeux économiques, sociaux et écologiques de ce dossier : Gaz de France ne doit plus être soumis aux directives de dérégulation des tarifs et doit être renationalisé.
L’accès de tous à l’énergie est un droit élémentaire, et l’énergie – comme l’eau – est un bien commun. Il est anormal qu’un monopole comme GDF ait été livré à la loi du marché. Le Front de Gauche demande la création d’un pôle énergétique public qui protégera le secteur des appétits des financiers, garantira l’intérêt général et prévoira les investissements nécessaires à la planification écologique sur le long terme. C’est possible ! Le contre-budget présenté par le Parti de Gauche prévoit ainsi la création de ce pôle public énergétique par la nationalisation d’Areva et d’EDF-GDF pour un coût global de 39,8 milliards d’euros, financé par un emprunt d’État remboursé par les profits de ces entreprises.
En outre, l’État a le devoir de mener trois politiques nécessaires et urgentes :
1 – Assurer la transparence des coûts de production : Sous la pression du gouvernement, GDF-Suez a pu obtenir cette année des conditions plus avantageuses de la part de ses fournisseurs. Le calcul du prix du gaz doit être réalisé de manière collective et démocratique, en associant tous les acteurs concernés : les professionnels du secteur et l’Etat, mais aussi les associations de consommateurs, les usagers et les syndicats.
2 – Mettre en place un « bouclier énergétique » : Les personnes les plus vulnérables doivent être protégées des hausses des prix de l’énergie, qui ne peuvent que se poursuivre et s’accélérer à l’avenir. L’ensemble des tarifs – en particulier les tarifs sociaux – doivent être mis à plat, et nous considérons que les premières quantités d’énergie consommées, nécessaires pour vivre, doivent être gratuites.
3 – Engager une vraie politique d’efficacité et de sobriété énergétique : Les investissements liés à l’isolation des bâtiments ou à la diminution de la consommation énergétique doivent être soutenus par des aides publiques. De plus, dans son « contre-budget », le Parti de Gauche prévoit un coût de 2,5 milliards d’euros par an pour la mise aux normes énergétiques de 700 000 logements et bâtiments publics.
Alors s’ils ne savent pas faire, qu’ils nous laissent gouverner, nous on peut !