Changement climatique, c’est aux peuples d’agir !
Doha se devait de travailler pour limiter à 2°C le réchauffement de la planète sans attendre 2015. L’Organisation météorologique mondiale annonçait que la teneur de l’atmosphère en GES avait atteint un nouveau pic en 2011. Selon le Programme des nations-unies pour l’environnement, si aucune mesure d’urgence n’est prise, la hausse de la température moyenne de la planète au cours du siècle sera de 3 à 5°C avec une élévation du niveau des mers 60% plus rapide que ne l’avait projeté en 2007 le GIEC. Et malgré ces signes très inquiétants, les principaux pays industrialisés ont encore refusé de prendre leurs responsabilités à Doha : il n’y aura cette fois encore pas de large accord contraignant.
Après 15 jours de débat, la conférence de l’ONU sur le climat s’est conclue par un accord à minima. Il donne naissance à l’acte II du protocole de Kyoto. C’est la pièce maîtresse de l’accord. Il engage l’Union Européenne, l’Australie et une dizaine d’autres pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Mais sa portée est essentiellement symbolique car les pays engagés ne représentent que 15% des producteurs de GES dans le monde. Cet accord est déjà dénoncé par la Russie qui y voit un passage en force. La délégation américaine a également dit « ne pas accepter » certains points dans les textes annoncés comme adoptés.
Les PMA (« pays les moins avancés »), qui sont pourtant les premières victimes du dérèglement climatique, ont dénoncé des pressions pour boucler les négociations dans les temps. Le représentant de l’AOSIS (Alliance des petits états insulaires), des Philippines, a rappelé à cette occasion que le réchauffement climatique avait des répercussions concrètes chiffrées en nombres de victimes.
Les pays du Sud attendaient des pays développés qu’ils s’engagent à verser 60 milliards de dollars d’ici 2015, pour assurer une transition entre l’aide d’urgence de 30 milliards pour 2010-2012, et la promesse des 100 milliards par an d’ici 2020. La perspective de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 avait été déjà adoptée en 2009 à Copenhague. Les grands pays bailleurs de fonds ont refusé de s’engager sur une telle somme.
L’humanité ne peut se contenter de demi-mesures et de déclarations de bonnes intentions. Nous n’avons qu’un écosystème ! Refuser d’agir et d’engager la bifurcation écologique est un véritable suicide civilisationnel dans lequel nous entrainent l’oligarchie aveuglées par les intérêts économiques et leur vision à court-terme. L’avenir de l’Humanité est entre les mains des peuples. Par leur action commune, ils sont les seuls capables de faire bouger les choses. L’urgence est à la mobilisation. Depuis Copenhague on va d’échec en échec. Les intérêts financiers dominent. Les gouvernements campent sur leur égoïsme.
L’UE n’échappe pas à ses contradictions entre ses grandes déclarations en faveur de la lutte contre les dérèglements climatiques et la réalité de ses politiques : déréglementation des transports, absence de limitation du fret routier, concurrence libre et non faussée qui empêche toute réorganisation des politiques énergétiques qu’elle a portée. L’Europe – grand pollueur – a aussi de grandes responsabilités et doit mettre en place des politiques communes volontaristes. Elle ne peut pas être que l’Europe de l’argent, elle doit être aussi l’Europe du social et de la conversion écologique… La France quant à elle a suivi les directives européennes.
Le Front de Gauche estime qu’il ne peut y avoir de solution viable que dans le cadre d’un accord contraignant pour les pays, assorti de sanctions pour les États ne respectant pas les engagements internationaux, et reconnaissant la responsabilité commune mais différenciée. Il s’agit de la reconnaissance de la dette écologique des pays industrialisés vis-à-vis des pays du Sud, premières victimes des catastrophes écologiques. Au delà des négociations internationales, le Front de Gauche appelle à construire des relations internationales basées sur solidarité et la coopération. Nous sommes les adversaires des solutions libérales comme le marché carbone et la privatisation des biens communs. Nous proposons à l’inverse des solutions de coopération internationale, et non plus de concurrence, permettant le transfert gratuit aux pays du Sud de technologies écologiques, nous revendiquons un fonds mondial de solidarité leur permettant de faire face au x changements climatiques et d’inventer un développement alternatif à celui des puissances industrielles.