Résolution politique adoptée par le Congrès 2015 – Villejuif
Prendre le pouvoir pour changer le monde et permettre à toutes et tous de vivre mieux : voilà l’objectif du Parti de Gauche. C’est à la racine que nous voulons changer le système. Nous devons lutter en actes et sur le terrain des idées. La fabrique du consentement a un nom dans nos sociétés : « Il n’y a pas d’alternative (TINA) ». Nous sommes persuadés du contraire, à nous de rendre cette conviction majoritaire.
Les conditions de vie sont de plus en plus dures pour la majorité de la population, les défis sont immenses, la résignation et le repli sur soi semblent prendre le dessus. Nous sommes dans un ressac de l’histoire. Mais les ressources populaires existent pour faire autrement. Les points d’appui sont nombreux. Des luttes traversent notre société. Dans les entreprises, les syndicalistes n’ont jamais cessé de combattre le pouvoir du capital. Les combats contre les grands projets inutiles se poursuivent (Notre Dame des Landes, LGV Lyon-Turin…). Contre le TAFTA ou l’exploitation des gaz de schiste se lèvent des oppositions citoyennes. Des mouvements de résistance pour une amélioration de la qualité des services publics apparaissent. C’est tout à la fois une aspiration anticapitaliste et antiproductiviste qui s’exprime.
Dans le capitalisme et sous la 5ème République, l’inégale répartition des richesses est redoublée par l’inégale répartition du pouvoir. Ce dernier est de plus en plus concentré : au travail, dans les mains des actionnaires ; dans la cité, dans celles des oligarques. Ils forment la même classe, un entre soi de riches privilégiés qui jouissent de l’exploitation des autres. En toutes circonstances, nos intérêts s’opposent radicalement à la classe qui possède tout : notre combat est une lutte des classes. Nous voulons partager, ils accaparent. Nous voulons la démocratie, ils tentent par tous les moyens de l’entraver.
Une alternative est possible dès lors que nous reprenons le rôle de déclencheurs qui a conduit à la formidable campagne de 2012. Sous les mauvais coups de la politique de François Hollande, fragilisés notamment par l’échec des dernières européennes et les stratégies à géométrie variable du Front de Gauche lors des élections municipales, nous avons perdu cet élan. Il est temps de le retrouver.
Il y a quatre ans, Syriza faisait 4% aux élections. En Espagne, en quelques mois, Podemos a surgi sur la scène politique. Il est possible de progresser puis de gagner sur le terrain électoral en portant un programme de radicalité dans l’indépendance complète vis-à-vis du social-libéralisme. Une voie originale est à construire en France, articulant l’indispensable implication citoyenne et le rassemblement des forces politiques autonomes du gouvernement défendant des valeurs d’écologie, de solidarité et de démocratie. C’est notre objectif dès les prochaines élections régionales. C’est l’objectif que nous nous fixons pour 2017.
Nous qui n’avons ni le pouvoir de l’argent, ni celui des médias, qui n’avons rien d’autre que notre conviction, volonté et sens collectif, nous disposons d’un outil précieux, le Parti de Gauche, et d’un projet ambitieux et réaliste : la République écosocialiste. Nous sommes attachés à des idées et c’est en œuvrant à un mouvement plus large que nous pourrons les amener au pouvoir.