En déclarant lors de sa venue à Paris que « le plus important pour la paix, c’est de reconnaître que l’autre partie a le droit d’exister, [et que le] refus de s’asseoir avec Israël […] a retardé les négociations », Benyamin Netanyahou a menti éhontément lors d’une conférence de presse avec le Président de la République française.
L’Autorité palestinienne reconnaît sans ambiguïté Israël depuis les accords d’Oslo. Elle n’a eu de cesse de faire des concessions depuis lors. En retour les palestiniens n’ont récolté que mépris et reniements officiels ou officieux des engagements. Netanyahou est de fait contre les termes du Processus de paix. Il considère l’ONU illégitime et ne veut que des négociations bilatérales. Emmanuel Macron le sait. Ses déclarations et son désaccord affirmée avec la position de Trump le montrent. Mais on ne peut en rester à des déclarations « équilibrées » sans lendemain.
Il fut un temps où la France avait une ligne pour la paix dans la région. Elle est désormais alignée. Les formules purement verbales de Macron n’y changeront rien si elles ne sont pas suivies de décisions fortes comme la remise en question de l’alliance avec les Etats-Unis qui sapent les possibilités de paix, une visite à Jérusalem et dans les territoires occupées pour réaffirmer que Jérusalem ne saurait devenir la seule capitale de l’État d’Israël, ou encore des propositions de sanction en cas de refus par Israël de geler la colonisation. Car pour l’heure le gouvernement israélien sait qu’en l’état ces discours ne l’obligent en rien à respecter le droit international, ou quelque engagement que ce soit.