La visite en France le 5 janvier du Président turc Recep Tayyip Erdogan est une insulte envers les victimes de la dérive autoritaire du pouvoir turc.
Les intellectuels et journalistes démocrates bâillonnés, nos camarades députés du HDP (Parti démocratique des peuples) emprisonnés sans aucune raison valable, les Kurdes qui voient leurs villes assiégées et rasées dans une guerre sans merci relancée unilatéralement par le pouvoir turc en 2015, se sentent trahis.
Pour les Kurdes l’injure cautionnée par E. Macron est double, puisque la visite d’Erdogan interviendra 4 jours avant le triste anniversaire de l’assassinat, commandité par la Turquie, de trois militantes kurdes en plein Paris en 2013, et dont les familles n’ont jamais été reçues par un représentant officiel du gouvernement français.
Cette visite cautionne le chantage fait par R. T. Erdogan, affaibli et sans boussole à force d’avoir réprimé l’appareil d’Etat turc, mais qui est décrit par l’Elysée comme incontournable notamment dans la lutte contre le terrorisme, alors même qu’il a pendant des années favorisé le djihadisme en Syrie. En outre, en s’opposant à toute intégration des Kurdes de Syrie aux négociations de paix, la Turquie est un des obstacles à une solution politique au conflit syrien.
Si la realpolitik et la raison d’Etat imposent, dans un monde interdépendant, de discuter avec tous les acteurs incontournables, nul n’était besoin pour ce faire d’organiser une telle visite qui déshonore la Présidence de la République.
Le Parti de Gauche soutient la Grande marche Vérité et Justice pour Sakine, Rojbîn et Leyla, les militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier 2013, organisée ce samedi 6 janvier à 11h au départ de Paris Gare du Nord. Il y sera représenté notamment par Corinne Morel-Darleux, Danielle Simonnet, Eric Coquerel et Jean-Christophe Sellin.