Crédit Photo Ricardo Stuckert
Ce mercredi 24 janvier, à Porto Alegre, les trois juges du tribunal régional fédéral viennent de rendre le verdict du jugement en deuxième instance de l’ancien Président Luis Inácio da Silva. Confortant la première sentence, Lula vient d’être condamné à l’unanimité à une peine augmentée de trois ans, passant de 9 à 12 ans.
Les juges n’ont apporté aucun nouvel élément au jugement et, comme le dénonce la défense de Lula, n’ont toujours pas de preuves concrètes pour démontrer sa culpabilité. C’est sur la base de cette certitude que Lula ira en appel à l’instance supérieure du Suprême Tribunal Fédéral.
En soutien au principal leader politique de l’histoire politique de l’Amérique Latine, le Parti de Gauche dénonce ce procès arbitraire au sujet duquel des juristes internationaux de tous bords ont relevé de graves irrégularités de procédures comme l’utilisation inappropriée des aveux récompensés pour l’obtention de preuves, la connivence avérée entre les juges de la première et deuxième instance, la réalisation d’un procès de manière inhabituellement accélérée on encore l’incompatibilité entre l’objet de l’accusation contre Lula et les faits que la sentence a cherché à démontrer. Ce déni de justice, comme le coup d’Etat institutionnel de Temer, aurait été impossible sans le soutien tacite des États-Unis d’Amérique qui du Honduras à l’Argentine reprennent leurs vieilles habitudes d’ingérence dans les affaires intérieures des États d’Amérique Latine.
À peine la sentence prononcée, l’ensemble des leaders politiques de gauche se sont prononcés en soutien au leader. Lula bénéficie d’une grande assise populaire et continuera sa campagne de plus belle. Seule une éventuelle condamnation par la justice électorale à partir du mois d’août, une fois la campagne électorale lancée pourrait empêcher Lula de défendre le seul projet politique capable de mettre fin à la destruction de l’Etat de droit engagé par le gouvernement Temer depuis le coup d’Etat de 2016.
Depuis hier des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées à Porto Alegre et dans d’autres villes. À Rio, le siège de l’entreprise de télévision Globo est occupé depuis deux jours en dénonciation de la couverture médiatique partiale réalisée par le groupe médiatique le plus puissant du pays. La preuve en est que dès 10h du matin, une heure après le début du jugement et bien avent la conclusion de la sentence du premier juge, un autre groupe privé de télévision, Bandeirantes, avait déjà fuité l’information de la condamnation à l’unanimité. Il est inacceptable qu’un Etat démocratique comme le Brésil possède une Justice aussi influençable et arbitraire.
Le Parti de Gauche garde l’espoir que la colère populaire fera plier dans la rue les juges corrompus et permettra la tenue d’élections réellement démocratiques au Brésil.