La loi d’orientation scolaire du renoncement
La loi d’orientation scolaire arrive enfin ce lundi au Parlement. Malgré le paravent d’une consultation jugée recevable par le ministre uniquement quand elle allait dans son sens, Vincent Peillon a dû recourir aux artifices des vacances d’été ou des rythmes scolaires pour détourner les regards de sa loi. Mais cette dernière apparaît aujourd’hui dans toute sa nudité. Pire, le gouvernement a profité du passage en commission pour renforcer les pires travers que recelait déjà le projet de loi Peillon.
L’égalité des chances reste l’ambition validant de fait une logique individualiste et de compétition entre élèves et entre territoires. Le socle commun institué par Fillon en 2005, confirmé par Peillon dans son projet de loi, est en passe d’être étendu au secondaire et représente désormais la clé de voute d’une école à plusieurs vitesses. Le cadre national est battu en brèche, le rôle prescripteur des régions étant renforcé, anticipant ainsi le futur acte 3 de la décentralisation. Même la priorité à l’éducation affichée par le gouvernement se heurte au mur de l’austérité et se traduit, au-delà de la question du nombre de postes, par la sanctuarisation du budget du ministère de l’éducation nationale…sur les bases de la fin du quinquennat précédent.
Pour le parti de Gauche, cette loi d’orientation est incompatible avec la construction d’une école de la réussite de toutes et tous. Elle se résout à préparer nos enfants à vivre dans une société où la finance règne en maitre. En cela, elle est celle de tous les renoncements.