Evacuation d’universités: Contre l’occupation policière des campus à Tolbiac et ailleurs.
Les déclarations alarmistes et grand-guignolesques des partisans de la réforme de l’université sur l’occupation pacifique du site de Tolbiac faisaient sourire. Mais ce matin, sur le coup de 5h, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, manifestement devenu le nouveau ministre des universités, a envoyé 250 policiers et CRS « évacuer » le site de Tolbiac.
En fait d’évacuation, il s’agit plutôt de substituer une occupation policière à une occupation par les membres de la communauté universitaire. Le site de Tolbiac, qui était ouvert à tou.te.s et abritait des séminaires, des conférences et des salles de travail, est maintenant interdit d’accès jusqu’à nouvel ordre. Voilà une singulière façon de défendre le « droit d’étudier » dont le gouvernement est subitement devenu si soucieux, alors même qu’il s’apprête justement à la restreindre avec l’adoption de Parcoursup.
Des opérations du même type ont eu lieu ces dernières heures, ou sont en cours ou prévues, Strasbourg, Lyon 2, Lille, bientôt sans doute Montpellier. Des accusations de violence ont été formulées par certain.e.s occupant.e.s à l’encontre des forces de l’ordre. Ces accusations doivent être éclaircies, et dans l’immédiat, l’occupation policière du campus de Tolbiac doit être levée. Le retour de la démocratie dans les lieux d’étude, réclamé par 37.000 personnes dans une pétition lancée le mois dernier par la France Insoumise, commence par le rétablissement des franchises universitaires et l’abandon des opérations policières en cours ou prévues dans toute la France.
Il incombe maintenant au gouvernement de proposer une sortie de crise. Même certains présidents d’université préconisent aujourd’hui une renégociation du dispositif Parcoursup. Le gouvernement fait la sourde oreille, et porte une lourde responsabilité dans la crise actuelle. Pour le Parti de Gauche, engagé avec la France Insoumise pour la défense du service public de l’université et des libertés académiques, la sortie de crise passe par l’abandon des réformes universitaires en cours, en premier lieu de Parcoursup, par la négociation d’un plan d’investissement massif pour la jeunesse et l’enseignement supérieur, et par une remise à plat des dispositifs de soumission technocratique et austéritaire de l’enseignement supérieur mis en place depuis onze ans.
Commission Enseignement Supérieur et Recherche du Parti de Gauche