L’austérité contre les familles
Une écrasante majorité de sénateurs et sénatrices (329 pour, 1 abstention, 16 contre) a adopté le 27 mars en première lecture une proposition de loi défendue par l’UMP concernant les enfants confiés au service de l’aide sociale à l’enfance par décision de justice. Jusqu’à présent il appartenait au juge des enfants de statuer, en fonction de la réalité des cas, sur le maintien ou non des allocations familiales. Avec cette loi, 65% des allocations seraient désormais versés automatiquement aux conseils généraux au détriment des familles. Cette proposition, en corsettant et uniformisant la décision judiciaire, ajoute la misère au malheur en stigmatisant des familles dont certaines sont déjà en grande précarité.
Rappelons qu’au terme de l’ordonnance de 1958, le retour de ces enfants dans leur famille est un objectif. Le travail des juges des enfants et des services éducatifs œuvrant à leurs côtés se trouvera bouleversé par cette proposition de loi. Comment en effet imaginer que nombre de ces familles puissent aller rendre visite à leurs enfants souvent placés dans des lieux éloignés de chez elles, retrouver les moyens d’une vie décente pour leurs enfants ou les recevoir dignement pendant les fins de semaine ou les vacances comme cela peut se faire aujourd’hui sur décision judiciaire ? On estime que 150 000 enfants et leurs familles seraient ainsi frappés par cette mesure.
Pour le Parti de Gauche, la logique de ce texte démontre la situation financière catastrophique des départements qui sont étranglés par l’austérité. Cela se fait au détriment des familles et des droits de l’enfant. Le Parti de Gauche s’oppose de manière résolue à cette proposition de loi. Il appelle tou-te-s les député-e-s se réclamant de la Gauche à la rejeter.