Au Mali, l’élection présidentielle n’a enregistré que 42,7 % de participation au premier tour et 34,54 % au second qui opposait, dimanche 12 août, deux routiers de la politique sans projet, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), déclaré vainqueur vendredi, et Soumaïla Cissé. Le sursaut de participation au second tour des présidentielles de 2013, lié à la mobilisation face à l’offensive djihadiste, est bien loin.
IBK s’est révélé incapable de lutter contre la corruption qui va jusqu’à l’achat des votes, ni d’améliorer le sort d’une population dont la moitié vit dans une extrême pauvreté. Sa victoire est en trompe l’œil. Le peuple se détourne d’un système artificiellement occidentalisé et d’une « démocratie sans citoyens » qui font des élections une simple formalité pour un pouvoir confisqué, et non un moment d’expression démocratique de la souveraineté du peuple.
Les efforts de la « communauté internationale » pour lisser le processus électoral n’ont pas empêché les fraudes. Mais Soumaïla Cissé a beau les dénoncer, il n’en reste pas moins que malgré son titre officiel de chef de l’opposition, il ne représente que lui-même. Son incapacité à rassembler l’a amplement démontré.
Le Parti de Gauche soutiendra l’émergence d’un rassemblement des forces de gauche et appelle de ses vœux des assises populaires nationales et souveraines qui pourraient permettre au pays de sortir des impasses actuelles. La mobilisation de l’ensemble du peuple malien est une condition de la victoire contre des organisations djihadistes qui se nourrissent avant tout de la faillite de l’Etat malien dans tous les domaines.
Pierre Boutry, Théophile Malo