Budget de l’enseignement supérieur et de la recherche : malgré les annonces, le vieux monde des coupes budgétaires
La situation financière des universités et organismes de recherche est dramatique : la prochaine campagne de recrutements au CNRS sera marquée par une baisse de 50 postes de chercheurs, soit -17%. A Lille, l’université ne recrutera aucun enseignant en 2019. A Rennes 1, l’université va supprimer entre 80 et 120 postes en trois ans, tous corps de métiers confondus. A Bordeaux, à Saint-Denis, des campagnes de recrutement réduites à deux ou trois postes pour toute l’université se profilent, tandis que des dizaines de postes sont gelés sur tout le territoire d’Orléans à Grenoble, de Limoges à Pau.
C’est dans ce contexte que le Projet de Loi de Finances Rectificative 2018 prévoit des coupes de 204 millions d’euros dans le budget de l’ESR, dont 27 millions pour les universités, 56 pour la vie étudiante et 71 pour la recherche. Derrière les prétendues garanties accompagnant Parcoursup se cachent en fait les coupes budgétaires sauvages qu’ont pratiqué tous les précédents gouvernements malgré les effets d’annonce répétés.
Cette faillite délibérée et organisée des universités et organismes de recherche a pour but de les pousser à entrer dans une logique de marché et de concurrence, et de les inféoder aux intérêts de financeurs locaux de plus en plus incontournables. Cette spirale négative se double à moyen terme des attaques contre le statut des fonctionnaires.
Jean-Louis Bothurel, co-animateur commission Enseignement supérieur et recherche du Parti de Gauche.