Coupes fatales à l’ONF

Le 17 décembre dernier, le Parti de Gauche était présent devant le Sénat pour soutenir les revendications des syndicalistes de l’ONF à l’occasion de l’ouverture des Rencontres de la forêt et de la société.

Depuis cette date, les événements se sont accélérés. De nouveaux drames ont eu lieu, portant à 31 le nombre de suicides dans les rangs des techniciens de cet organisme. Ces dernières semaines, deux gardes-forestiers ont mis fin à leur vie, l’un en Alsace et l’autre dans le Jura.

Foret1 La gestion hasardeuse et irresponsable de la forêt française a abouti depuis de nombreuses années à l’abandon progressif d’un patrimoine indispensable au maintien de la biodiversité, mais surtout à l’aggravation inexorable des conditions de travail des travailleurs de ce secteur.

Malgré les promesses d’Hervé Gaymard, président de l’établissement, le climat social s’est gravement détérioré et a conduit à une perte de confiance de près de 90 % du personnel envers ses dirigeants.

Loin de remettre en cause la privatisation rampante de ce service public, ni les suppressions de postes qui continuent à saigner à blanc des effectifs déjà bien clairsemés (moins 700 postes à l’horizon 2016), ni encore bien moins les exigences de rentabilité à tout prix, le gouvernement actuel n’a jamais revu la feuille de route de son prédécesseur. Pire : il en a validé les contrats d’activité !

Plus aucune perspective d’avenir pour des personnels attachés à leur métier plus que nulle part ailleurs, tant il s’agit ici de métiers de passion… Comment s’étonner alors des gestes désespérés de ces hommes devant la destruction programmée de leur milieu de travail ? La politique d’austérité frappe ici aussi, comme partout…

Verrons-nous bientôt, comme actuellement en Russie, des entreprises privées, liées à des officines basées dans d’obscurs paradis fiscaux, s’emparer de secteurs entiers d’un patrimoine naturel inestimable, pour y planter des autoroutes ? C’est pourtant bien le projet de Vinci dans l’admirable et séculaire forêt de Khimki. Ou comme en Espagne, la privatisation de réserves naturelles pour en faire des terrains de chasse pour public fortuné… ?

Le Parti de Gauche, dans la droite ligne de son projet écosocialiste, se déclare hostile à toute forme de privatisation de la forêt française et de l’établissement qui la régit. Il réclame de la part des ministres concernés une concertation accrue avec les personnels, auxquels il apporte ici son total soutien devant les conséquences dramatiques de cette gestion uniquement économique d’un milieu éminemment fragile.

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