Erdogan perd les élections municipales. Le HDP résiste et reste un élément central de l’alternative démocratique.
Dans un contexte de saignement de l’économie, de purges, de fuite de l’investissement, la politique antisociale et répressive de l’AKP et du MHP au pouvoir en Turquie a été lourdement sanctionnée.
Erdogan perd les grandes villes du pays au profit du CHP ( Parti kemaliste, social-démocrate) malgré l’annonce fantaisiste de 51% des voix pour le pouvoir.
Le HDP ( Parti démocratique des peuples) a été le parti clé des élections municipales en Turquie car il a doublement pris ses responsabilités.
Tout d’abord, son soutien aux candidats de l’opposition à Istanbul, Ankara, Izmir, Adana, Mersin, Antalya a été déterminant pour battre l’AKP dans ces villes, avec le vote de millions d’électeurs kurdes et de démocrates réprimés qui ont voté en masse contre la coalition islamiste et fasciste au pouvoir.
Ensuite, le HDP a résisté malgré l’importante répression qui le frappe.Il a gagné et reconquis une cinquantaine de municipalités destituées par Erdogan dont huit très grandes villes( dont Diyarbakir, Van et Mardin) et 46 districts.
Le HDP a sauvé l’honneur de l’opposition démocratique en Turquie par son attitude exemplaire; l’exemplarité de ses candidats et de ses élus se traduit aussi par le fait que le HDP est le seul parti à avoir 70 femmes et 70 hommes qui dirigeront en binôme paritaire les municipalités.
Le Parti de Gauche a envoyé une importante délégation de six dirigeants nationaux pour observer les élections à l’appel du HDP, témoignant des conditions antidémocratiques du déroulement du scrutin avec la militarisation des villes et des bureaux de vote.( Le HDP conteste d’ailleurs de nombreux résultats )